Des moutons qui bougent peuvent faire fuir le loup
Les contractuel-le-s MGI au chômage avaient prévu une manif ce jeudi, car Robien devait venir à Lyon. Mais finalement, le ministre ne fera pas le voyage, sûrement par crainte de croiser les salarié-e-s qu’il a, indirectement, privé-e-s d’emploi. Le chômage lui fait donc peur (et si c’était contagieux ?). Pour les collègues, la lutte continue !
A l’heure où la politique du gouvernement est axée sur la cohésion sociale, les professionnels de l’insertion (contractuels MGI) au sein de l’Education Nationale sont toujours dans l’incertitude concernant leur réemploi.
Nous avons été informés officieusement de la non reconduction de nos contrats 24 heures avant la rentrée alors que la majorité d’entre nous était convoquée aux réunions de pré-rentrée par leur chef d’établissement.
Nous nous sommes donc réunis en assemblée générale le mercredi 31 août. Jeudi 1er septembre, nous nous sommes rassemblés devant le Rectorat et avons été reçus en délégation par le Chef de cabinet du Recteur et le Secrétaire Général adjoint : aucune réponse ne nous a été donnée et à ce jour nous n’avons aucune nouvelle.
Il faut savoir qu’en 2004, dans l’Académie de Lyon, près de 2000 jeunes, sortis du système éducatif depuis moins d’un an sans solution d’insertion ont été reçus par les formateurs de la MGI.
L’éviction des formateurs d’insertion expérimentés qui depuis de nombreuses années assurent des missions spécifiques d’accompagnement, avec des compétences particulières remet en question le bon fonctionnement des dispositifs de la MGI. Par conséquent :
Qui accompagnera les jeunes dans l’élaboration de leur projet professionnel ?
Qui les aidera à le réaliser ?
Qui en assurera le suivi ?
Qui assurera la gestion de la structure et la coordination des actions ?
Quel avenir est donc prévu pour les actions de la MGI qui répondent concrètement et directement à l’un des objectifs prioritaires en matière d’éducation : « Amener autant que possible tous les jeunes d’une même tranche d’âge à un niveau de qualification minimum V (CAP, BEP) avant d’entrer dans la monde du travail ? »(loi d’orientation sur l’éducation du 10 juillet 1989).
Quelle intégration est envisagée au niveau gouvernemental pour les professionnels expérimentés de l’insertion des jeunes sans diplôme, sans qualification, menacés, plus que les autres, par le chômage et la précarité de l’emploi ?
En concentrant nos efforts sur ceux qui en ont le plus besoin, nous apportons notre contribution à la lutte contre les exclusions, qui devient une urgence sociale et sans doute une priorité gouvernementale. Viser au minimum le niveau V de qualification pour tous avant d’entrer dans la vie active est un défi tout à fait louable que nous souhaitons pouvoir continuer à relever.
Avec le soutien des représentations syndicales suivantes : la CGT Eduction, le SGEN CFDT, SUD Education.