Monsieur le ministre, je suis prêt-e à désobéir
Dans le Rhône, SUD a commencé à constituer un groupe d’enseignant-e-s du second degré se déclarant prêt à désobéir, dès janvier, à tout ordre de remplacement. Ces résistant-e-s réclament des remplaçant-e-s titulaires. Elles/Ils se déclarent prêt-e-s à assumer solidairement les conséquences de ce refus. Ce groupe, naturellement, s’adresse à tout le monde, sans aucune distinction d’appartenance syndicale.
Texte du courrier au ministre (téléchargeable dans le document-joint). Envoyez-le à SUD éduc’ Rhône, 10, rue du Gazomètre 69003 Lyon, qui transmettra et organisera, au besoin, une réunion du collectif des résitant-e-s.
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale,
Je suis très préoccupé-e par la pénurie de remplaçant-e-s qui s’accroît ces dernières années dans notre ministère : la continuité du service public est de plus en plus mal assurée. Je réclame donc, pour chaque école et chaque établissement, pour tous les corps de métiers, de véritables titulaires remplaçant-e-s. Ces créations de postes représenteraient un moyen simple de faire reculer le chômage et la précarité dans notre pays.
J’apprends que la loi Fillon, que vous mettez en place malgré la forte opposition qu’elle suscite, va obliger les enseignant-e-s du second degré à remplacer leurs collègues au pied levé à partir de janvier 2006. Je rejette catégoriquement cette fausse solution. Cette loi met à mal la qualité de l’enseignement. Elle constitue une atteinte aux statuts des enseignant-e-s, et une injure à la spécificité de leur travail et de leurs missions. Une loi qui met à mal le droit de chaque enfant à une éducation de qualité est une loi qui favorise l’injustice sociale. Lorsque la loi favorise l’injustice, j’estime qu’il est de mon devoir de désobéir.
Je ne remplacerai aucun collègue absent. Je ne pratiquerai pas l’auto-remplacement (stage, sortie scolaire, voyage scolaire, convocations officielles...). Si l’un-e de mes collègues était mis-e en cause, n’importe où en France, de quelque manière que ce soit, pour avoir refusé un ordre de remplacement, je m’en déclare, d’emblée, solidaire, je participerais activement à sa défense.