Loi d’orientation vue par SUD Éducation 63
Deux articles de SUD Éducation 63.
L’École de la régression sociale.
Le projet de « Loi d’Orientation pour l’avenir de l’Ecole » défini par Fillon participe, à nos yeux, au démantèlement programmé de l’Ecole Publique et plus largement des Services Publics. Le rapport Thélot avait pour but d’inquiéter et les propositions Fillon devaient nous rassurer : la stratégie est la même que lors des conflits sur la protection sociale et la décentralisation ! Il reste que le projet de Fillon s’inscrit pleinement dans le projet libéral de Thélot qui nous annonce l’Ecole du libéralisme européen uniformisé.
Nous condamnons le fond d’un projet qui cherche à asservir l’Éducation nationale et les élèves qu’elle a en charge aux besoins de l’économie. L’orientation précoce, justifiée par des « aptitudes » et autres « talents naturels », illustre bien les visées très réactionnaires en matière éducative de Fillon et de ses soutiens. Si l’idée d’une culture commune peut-être un vrai débat pour une autre école, sa réduction à la notion de socle commun préfigure un minima éducatif dont les enfants des classes populaires seront les premiers à faire les frais.
Indépendamment de l’éventail des propositions de Fillon, il n’y a pas de raison de penser que ce gouvernement fasse autre chose de l’Ecole que ce qu’il a fait sur les retraites et de la santé. Dans un contexte de destruction des garanties du travail, le gouvernement entend bien contraindre les personnels à s’inscrire dans cette logique :
par le renforcement de la hiérarchie, déjà imposé aux personnels TOS ;
par la soumission de la liberté pédagogique aux exigences renforcées des pouvoirs et patronats locaux, dans le cadre des projets d’établissements.
Le projet Fillon s’insère dans l’arsenal déjà déployé contre l’École Publique :
la LOLF ( Loi Organique relative aux Lois de Finance ), qui sous couvert de contrôle de l’utilisation de l’argent public, oriente les missions des services publics vers les intérêts privés ;
la décentralisation qui livre l’Ecole publique et les personnels TOS aux féodalités locales.
« Il nous reste encore beaucoup à perdre ensemble »
Didier Pagès et Arnaud Cohade pour SUD Education 63