Itinéraires SUD n°54 Novembre-Décembre 2007
Edito :
Par nos luttes, imposons de vraies réformes
Derrière les rideaux de fumée et les
mensonges des « grands média »,
nous voyons bien que le gouverne-
ment et le MEDEF nous ont déclaré la
guerre. Guerre aux services publics, qui coû-
teraient trop cher. Guerre aux agents de
l’État, qui seraient des feignant-e-s, et aux
fonctionnaires, ces « privilégié-e-s ». Guerre
aux pauvres, qui profiteraient du système.
Guerre à la culture, à la recherche fon-
damentale, à la sécurité sociale, aux re-
traites, aux savoirs, aux alternatives, aux
militant-e-s, aux étranger-e-s, aux malades.
Guerre contre une école de qualité qui ac-
cueillerait chaque enfant pour l’émanciper
vraiment. Ils parlent de « réformes », mais il
s’agit, explicitement, d’en finir avec la socié-
té héritée du pro-
gramme du Conseil
National de la Ré-
sistance, appliqué par-
tiellement depuis la
Libération.
Les logiques comp-
tables et répressives
prennent systématiquement le pas
sur l’éducation... Ils passent en force sans
dialoguer. Des professionnel-le-s de la poli-
tique peuvent-ils nous sauver ? Des profes-
sionnel-le-s du syndicalisme peuvent-ils agir,
nous représenter et négocier dans notre inté-
rêt ? Le système fait d’eux ses complices :
comptons avant tout sur nous-mêmes. Tou-
jours sous prétexte de moderniser, amélio-
rer, revaloriser, nous devons serrer la
ceinture, travailler toujours plus (si on a en-
core un emploi), et vivre davantage de pré-
carité... quand les spéculateurs, les grands
patrons, tous les vrais riches, et Sarko Pre-
mier lui-même, voient leurs revenus explo-
ser. Notre société n’a jamais été aussi
prospère : une société réellement solidaire,
juste et démocratique est possible, si le rap-
port de force change. Mais impossible
de nous contenter de défendre
l’existant : de vraies réformes de
fond, construites collectivement, sont
urgentes.
Pour permettre de vraies réformes, quelle
solution avons-nous, hélas, sinon d’entrer
en lutte, collectivement, en nous organisant
sur le terrain ?
Contre la marchandi-
sation du savoir, la
mise en concurrence
des écoles, des uni-
versités, des hu-
mains, contre la
casse des services
publics et de la sécurité sociale, la privatisa-
tion de l’éducation, la précarité, la baisse
des moyens... Pour construire mieux, pour
affirmer qu’on ne réduira pas l’humanité à
des pourcentages dans les sondages, à des
bulletins dans des urnes, à des taux de chô-
mage bidons, à des points d’audimat, à des
parts de marché, et que l’Histoire n’est pas
écrite.