La formation initiale (pour les PE) par SUD Éducation 50
Dans l’introduction du chapitre sur la formation initiale, il est indiqué que celle-ci doit être réalisée sans entraîner une augmentation du coût, qu’elle doit être basée sur une véritable alternance entre le terrain et l’IUFM et qu’elle doit être allongée sur deux années. Est également mentionnée la nécessité de recruter des professeurs associés (animateur sportif ? peintre de l’atelier voisin ? informaticien ?...) et de valider les professionnels d’horizons divers ( ?). Et ensuite, préconisée une volonté de former des PE polyvalents mais avec une spécialisation pour le cycle des approfondissements.
Il s’agit sûrement d’une spécialisation sur les TICE ou l’anglais de communication internationale qui permettrait l’enseignement généralisé de ces deux éléments du "socle des indispensables" mais aussi le moyen d’effectuer des services pour PE dans la dernière année du cycle des approfondissements, la 6ème dans le collège. L’intérêt d’atténuer la rupture primaire/collège repose bien entendu sur les échanges de services des enseignants collège/ primaire mais aussi sur les recommandations d’un moindre nombre d’enseignants pour les classes de 6ème. C’est entre autre raison inavouée, la volonté affirmée dans le rapport Thélot de former des PLC ( professeur des lycées et collèges) polyvalents. Etrangement l’aspect pédagogique est totalement absent. Bien sûr, seuls des esprits malveillants ne pourront y voir qu’un enjeu de gestion des ressources humaines. Il faut lire en parallèle les lignes consacrées au complément de services pour saisir l’intérêt de cette volonté : un enseignant absent peut être remplacé par ses collègues polyvalents !
Pour revenir à la formation initiale des PE, elle serait donc sur deux années :
1ère année, 3 jours sur 4 dans une classe du cycle des apprentissages ( GS, CP et CE1 ) avec un conseiller pédagogique comme tuteur. La prise en charge de la classe devrait commencer dès la rentrée avec une prise en charge de la demi-journée par le PE stagiaire. Enfin la dernière journée serait un jour de formation théorique à l’IUFM.
2ème année, deux PE stagiaires en doublette aurait en co-responsabilité une classe, avec l’aide d’un conseiller pédagogique. Les PE stagiaires seraient obligatoirement sur le cycle des approfondissements ( CE2, CM1, CM2 et 6ème ) ou une classe de Petite section ou de Moyenne section. Un total de 360 heures serait consacré à la IUFM.
Voilà les grandes lignes des propositions Thélot. Les interrogations sont nombreuses à cette lecture. Il n’est pas abordé l’idée d’école d’application mais celle "établissements de formation" comptant au moins un conseiller pédagogique et un "directeur associé à la formation". Le rôle de conseiller pédagogique ressemble étrangement à celui des enseignants du second degré qui accueillent des professeurs stagiaires plus qu’à celui des actuels maîtres formateurs ( IMF ). Enfin, peu de choses sur l’organisation des IUFM ! Les conseillers pédagogiques y interviendraient.
Par ailleurs, l’allongement de la formation initiale repose essentiellement sur la formation sur le terrain. "Une formation professionnalisante" ! On imagine cette doublette comme étant un PE en stage pratique, le terrain et le deuxième à l’IUFM. Intérêt immédiat : une classe tenue par des PE stagiaires et non un enseignant titulaire ! Et des IUFM, formant un plus grand nombre de PE. Vu les départs en retraite dans les années à venir, la "machine" doit tourner à plein régime, mais sans coûter plus !
Concernant, le nombre d’heure de formation théorique de 360 heures pendant la 2ème année, il est inférieur à celui d’aujourd’hui, 440 heures. Enfin, danger pour la maternelle, puisque la première année, aucune pratique n’a lieu en maternelle et qu’en 2ème année, il y aurait un choix entre cycle des approfondissements ou PS/ MS. Un PE stagiaire peut donc avoir une formation initiale sans stage en maternelle. Etonnant !
Pour conclure, on retrouve nettement dans ce chapitre, en partie, consacré à la formation initiale l’idéologie de la commission Thélot : la formation en l’alternance ; le terrain et les professionnels du terrain ! A quoi peut bien servir la théorie, il faut du penser efficace, des outils pratiques, quelques trucs...Et un léger soupçon d’humanité !
Pages de 107 à 117.