Erwan Redon : réintégration immédiate !
Alors qu’une militante RESF a été arrêtée dans l’Ain, alors que Roland Veuillet est en grève de la faim, alors que la CNT subit des pressions inadmissibles à la Poste, mais aussi dans l’éducation, on voit bien que l’heure est à la répression contre celles et ceux qui refusent de se soumettre à l’ordre sécuritaire et libéral.
Nous venons d’être informé-e-s de la suspension, à partir du jeudi 21 décembre, de notre collègue Erwan Redon, professeur des écoles à l’Ecole élémentaire La Paix, Marseille 6ème. Nous protestons vigoureusement contre cette mesure conservatoire qui précède une procédure disciplinaire envisageant une lourde sanction, pouvant aller jusqu’à la révocation. Les circonstances qui ont précédé cette décision ne relèvent pas du fait de M. Redon.
En effet ce matin du 19 décembre 2006, trois parents d’élève ont occupé symboliquement sa classe pour protester contre le fait que l’Inspection d’Académie interdit à Monsieur Redon d’organiser une classe de neige pour ses élèves, enfants grandissant dans un quartier défavorisé. Messieurs Yaïche, secrétaire général de l’IA des Bouches du Rhône, et Hoffalt, Inspecteur de l’Education nationale, étaient présents immédiatement sur les lieux, la Brigade Anti Criminalité a été appelée aussitôt pour faire évacuer l’école. Les trois parents d’élèves ont été placés en garde à vue, et la suspension de M. Erwan Redon était annoncée, alors même que celui-ci n’était pas présent sur les lieux au moment des faits.
La dimension répressive décidée par l’administration en faisant intervenir la BAC dans l’enceinte d’une école pour une occupation symbolique nous paraît tout-à-fait disproportionnée avec l’action entreprise par les parents d’élèves. Cette intervention est déplacée et choquante. Pour SUD éducation, il est clair que l’administration se saisit de cette occasion pour faire payer à M. Redon ses prises de position militantes (refus d’inspection, diffusion de tracts d’origine syndicale notamment contre la L.O.L.F. et contre les expulsions de sans papiers), qui sont pourtant un droit reconnu par la loi (décret du 28 mai 1982).
Les atteintes au droit syndical sont par ailleurs multiples dans le dossier professionnel de ce collègue, où on trouve des allusions à ses activités militantes dans plusieurs rapports.
C’est pourquoi notre fédération demande expressément l’annulation de cette mesure, la réintégration immédiate de M. Redon sur son poste, et l’abandon de toute procédure disciplinaire allant à l’encontre des libertés syndicales.