Refusons collectivement d’encadrer les stagiaires à la rentrée
Non à une formation bradée des enseignants !
Stagiaires sous pression
La réforme de la formation des enseignants applicables dès la rentrée 2010-2011 contient en son sein tout le mépris de notre Ministère pour la fonction d'enseignant.
Elle prévoit qu'un professeur stagiaire doive assurer 18 heures de cours par semaine, contre 6 actuellement. Le gain en terme de nombre de postes est facile à comprendre mais le symbole est lui aussi assez fort : on triple le nombre d'heures à effectuer car après tout, la première année d'enseignement, les profs ne faisaient pas grand chose ! C'est certainement le souvenir qu'en ont tous les collègues ….
En plus de ses 18 heures le stagiaire fainéant "bénéficiera" d'une formation représentant 6 heures par semaine mais répartie inégalement dans l'année. Il aura vraisemblablement droit à 3 semaines de stages au cours du 2ème trimestre ainsi qu'une semaine avec les IPR de sa matière et on lui demandera de s'inscrire à un stage au PAF. La formation se réduit à une peau de chagrin et comment gérer le plus difficile, les premiers cours, le début d'année ?
Tuteurs : vous aimez les heures sup' mal payées ?
Disparition des IUFM aidant, c'est l'enseignant tuteur du stagiaire qui devra assurer seul le plus gros de cette tâche ! En tant que tuteur il effectuera 3 heures d'observation par semaine entre la rentrée et les vacances de Toussaint. Ces heures seront effectuées en HSE ou le tuteur sera déchargé de cours et remplacé (à l'interne ?).
Des heures de concertations seront nécessaires pour aider le collègue stagiaire et on peut supposer que 3 ne seront pas de trop (et on arrive aux 6 heures de formation par semaine). En résumé le tuteur devra effectuer 6 heures d'encadrement en début d'année puis de la concertation tout au long de l'année. En tout c'est une centaine d'heures qui ont été évoquées. Evidemment, ce sont des heures supplémentaires… Là encore, on apprécie l'idée que les profs ont bien le temps de faire 3 ou 4 heures en plus dans la semaine sans baisser la qualité de leur enseignement…
Des remplacements qui se multiplient, toujours plus de précarité et de bricolage
Enfin cette réforme implique des absences pour les professeurs stagiaires (formations) et les tuteurs (début d'année). Ces enseignants devront donc être remplacés alors même que le nombre de TZR diminue d'année en année. C'est donc la porte ouverte à plus de précarité et aux mesures ridicules de L. Chatel : remplacements par de "jeunes retraités", étudiants en master en stages 108 heures etc… Elèves et parents apprécieront certainement le côté roulette du choix des profs ! Quant aux enseignants , ils ont bien la preuve qu'ils font un métier que tout le monde peut faire et pour lequel la formation n'a pas grande importance. CQFD.
BLOQUONS LA REFORME DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS
Nous pouvons nous opposer à cette réforme.
La première chose à faire est de refuser collectivement d'assumer la fonction de tuteur.
La circulaire n° 2010-037 du 25-2-2010 prévoit que les personnels stagiaires soient encadrés par des "enseignants expérimentés et volontaires qui s'engageront dans le tutorat". Il suffit donc d'indiquer clairement que nous refusons la fonction de tuteur.
Pour que la démarche soit efficace Sud Education rhône appelle le maximum de collègues de la matière et de l'établissement à exprimer leur refus collectif, que les matières soient concernées ou non par la venue d'un stagiaire à la rentrée. Les stagiaires ne sont pas encore tous affectés (les BMP occupés par des TZR seront certainement utilisés pour caser des stagiares) et les collègues à qui l'on demande d'être tuteurs doivent avoir le soutien du plus grand nombre.
Un modèle de courrier à adresser aux IPR est disponible en pièce jointe à cet article, de même qu'une motion pour le CA.
Exerçons nos droits et refusons la logique de ces réformes où un dispositif inepte, obligatoire pour les uns (les stagiaires), repose sur la bonne volonté des autres (les tuteurs).
Devant les pressions des IPR ou des chefs d'établissements, il ne faut pas rester isolé, construisons les refus lors des heures de vie/d'information syndicale et revenons-en au texte : NOUS NE SOMMES PAS VOLONTAIRES