On connaît déjà la chanson : faisons vite taire le chanteur !
Nous pensions être débarrassé-e-s de la « positive attitude » chère aux chanteuses débiles et aux premiers ministres sourdingues. Mais Robien, qui se proclame notre « manager pédagogue » veut nous insuffler « de l’esprit positif ». Mesure symbolique de la rentrée 2005 : l’apprentissage obligatoire de l’hymne national à l’école primaire. Et c’est donc sur l’air de la Marseillaise, monument belliqueux et xénophobe, qu’il annonce :
Des « embauches » ?
45.000 « emplois de vie scolaire » d’ici janvier (dont 25 000 renouvellements : ça sent déjà l’arnaque). Nouvel avatar des aide-éducatrices/eurs, il s’agit de « contrats d’avenir » (pour allocataires du RMI et chômeuses/eurs en fin de droits, 36 mois maximum), ou de « contrats d’accompagnement à l’emploi » (24 mois maximum). Pour l’essentiel, du temps partiel imposé, payé au SMIC horaire (par le ministère de l’emploi). En trois ans, la droite a viré la quasi-totalité des surveillant-e-s et aide-éducatrices/eurs, ainsi que 17 000 enseignants non titulaires. Les départs en retraite sont généralement différés (merci Fillon). Le chômage et la précarité augmentent. SUD réclame toujours la titularisation de tou-te-s les collègues précaires, sans concours ni conditions. Pour une école de qualité : du personnel titulaire stable, formé, nombreux. Et pour une société solidaire : un vrai partage du temps de travail.
Le « remplacement » à l’interne ?
Vouloir remplacer un-e prof malade au pied levé, c’est se moquer éperdument de la qualité du cours de substitution. Il existait, il y a peu, de véritables titulaires remplaçant-e-s, qui secondaient leurs collègues et aidaient les élèves entre deux remplacements. Pour SUD, la solution est là. Refusons collectivement les remplacements à l’interne, et exigeons de vraies embauches. Nous dénonçons l’idéologie individualiste qui prévaut, pour le personnel, les élèves, la société entière : chacun-e pour sa peau, et malheur aux plus faibles.
Un meilleur « accueil » des élèves ?
Chaque enfant doit avoir sa place à l’école, naturellement. Mais cela implique de véritables moyens. Lorsque Robien parle de soutien scolaire, de renforcement des langues, de programme personnalisé de réussite éducative (PPRE), de prise en compte du handicap, il compte sur les enseignant-e-s pour bricoler des solutions sans véritables moyens supplémentaires. C’est l’intégration en trompe-l’œil, dans une école qui aggrave les inégalités. Pour former un-e enseignant-e spécialisé-e, il fallait un an. A présent, il faut six semaines. Robien ment aux familles qui ont le plus besoin d’école, pour les anesthésier.
Les bourses au « mérite » ?
Seul-e-s les élèves « méritant-e-s » seront véritablement aidé-e-s. Les autres se débrouilleront. C’est l’arbitraire le plus total. Qu’est-ce qu’un-e élève méritant-e ? Le mouton le plus docile ? La fille du député ? Si un-e enseignant-e met une mauvaise note à un-e élève, peut-être qu’au bout du compte, sa famille sera à la rue. Ce n’est pourtant pas à l’école de fixer les critères de l’aide sociale. Notre pays est très riche. Il doit lutter véritablement contre la misère, afin d’offrir un avenir stable à chaque personne vivant sur son sol, et assurer notre avenir collectif en investissant un maximum de moyens dans l’éducation, la formation et la recherche publiques. SUD dénonce le dogme de « l’égalité des chances » : au loto aussi, les joueuses/eurs sont tou-te-s à égalité !