Nous sommes tou-te-s des proviseurs homosexuels
Le 9 décembre 2005, la commission paritaire nationale disciplinaire du ministère de l’éducation nationale a révoqué un chef d’établissement au motif que son blogue présentait des « photos et écrits à caractère pornographique » ce qui constituait un « comportement incompatible avec l’exercice de la responsabilité d’un chef d’établissement ». La révocation est la plus grave des sanctions pour un fonctionnaire. C’est l’interdiction d’exercer tout emploi dans la fonction publique : le chômage sans indemnité. La victime n’est pas membre de SUD éducation. Elle est, au contraire, défendue par le SNPDEN, syndicat aux options idéologiques opposées aux nôtres.
Nous demandons l’annulation de la sanction injuste qui frappe le proviseur du lycée de Mende (Lozère).
Son blogue est légal, et il n’est pas pornographique : les propos et photos qui s’y trouvent ne tombent pas sous le coup de la loi (d’ailleurs, aucune procédure judiciaire n’a été intentée contre leur auteur). Ce blogue ne porte atteinte à personne ; il révèle simplement l’homosexualité de l’auteur. Or en France, l’homosexualité n’est pas interdite. Par ailleurs, l’homosexualité n’est pas immorale.
Ce blogue ne porte pas atteinte à l’institution : il relève de l’expression privée d’un individu, qui emploie un pseudonyme et ne fait jamais explicitement référence à des personnes ou des lieux identifiables. Il y évoque essentiellement son métier, beaucoup plus que sa vie privée, et tout indique qu’il maintient entre les deux une stricte séparation.
C’est, au contraire, l’arbitraire de cette sanction, et son caractère manifestement homophobe, qui porte gravement atteinte à l’image de l’éducation nationale. L’institution est généralement prompte à couvrir les manquements des chefs d’établissements et des inspecteurs... Lorsqu’il s’agit de faire taire un-e militant-e (voir, par exemple, l’affaire Veuillet), ou lorsqu’il s’agit de faire la lumière sur des actes de violence contre le personnel (voir l’affaire Montet-Toutain), la hiérarchie sort blanchie des enquêtes administratives. Au-delà de ce cas individuel, nous réclamons davantage de justice au sein du ministère de l’éducation nationale.