L’orientation selon le MEDEF et le gouvernement
Pour Info.
Décidément nos ministres et député-e-s s’intéressent vraiment
beaucoup à l’orientation, mais exclusivement sous l’angle de
l’insertion professionnelle , qui plus est en alternance de
préférence (cf le battage sur l’apprentissage qui ne se dément pas)
et de l’information sur les métiers. Le rapport Tharin allait dans
le même sens.
La formation professionnelle en LP est laissée de côté. Il est
vrai qu’avec la forte diminution du recrutement de profs de LP, et
la baisse du nombre de places en LP cette année, la voie professionnelle à temps plein n’est
vraiment pas la priorité du gouvernement. En plus on peut
s’inquiéter de l’usage qui pourrait être fait de la VAE.
Gérard Larcher, ministre délégué à l’Emploi et à l’Insertion professionnelle des jeunes, a inauguré mardi une journée d’études organisée par le cabinet Additiv sur l’insertion des jeunes et l’attractivité des branches.
A cette occasion, le ministre a tenu à faire passer « deux messages » guidant son action « en direction des jeunes ».
Premier message : « L’alternance est encore insuffisamment développée, et il faut une mobilisation générale pour que d’ici la fin de l’année les contrats de professionnalisation et d’apprentissage connaissent une forte progression. » Gérard Larcher a rappelé à cet égard qu’il a signé il y a quelques semaines, avec le Medef, la CGPME, l’UPA, l’UNAPL et 14 fédérations de branches un accord où ces organisations se sont engagées à développer l’insertion des jeunes par ce contrat. « Je compte donc beaucoup sur la mobilisation des entreprises pour accélérer ce développement », a-t-il souligné.
Gérard Larcher a ensuite fait un point sur l’apprentissage, l’autre « grande orientation du gouvernement pour l’insertion des jeunes ».
« Le nombre d’entrées cumulées en contrat d’apprentissage depuis le début de l’année est supérieur à celui enregistré l’an passé à la même époque », a affirmé le ministre. Un résultat jugé « encourageant » même si « un gros effort est attendu de tous les acteurs pour que l’apprentissage devienne une voie massivement choisie par les jeunes et leurs familles ».
Au chapitre des ressources, le ministre a précisé que l’Etat a collecté 150 millions d’euros de moyens supplémentaires au titre du Fonds de développement et de modernisation de l’apprentissage.
Encore faut-il, a nuancé Gérard Larcher, que « ces jeunes et leurs familles aient été correctement informés sur les métiers auxquels ces contrats préparent ». Ce qui est loin d’être le cas.
S’appuyant sur le constat que « l’orientation professionnelle est mise en œuvre de façon trop aléatoire », Gérard Larcher a appelé de ses vœux la création d’un « service public de l’orientation ».
En cause, l’orientation, « pas faite assez en amont » et « pas suffisamment intégrée au parcours scolaire ».
Pour pallier ces carences, le ministre de l’Education nationale Gilles de Robien vient d’être chargé par le Premier ministre d’élaborer un schéma national d’orientation. A titre expérimental, certains collèges proposent depuis la rentrée « l’option de découverte professionnelle ». Objectif : « faire connaître le monde du travail dès la fin du collège pour mieux réussir l’orientation professionnelle des jeunes ».
Quant aux formations universitaires, elles ne sont « pas suffisamment en prise sur l’extérieur et le monde économique », estime le ministre. D’où la nécessité de « mettre plus fortement en relation le système éducatif et l’emploi, notamment en triplant le nombre d’entrées en VAE d’ici la rentrée prochaine », à la demande du Premier ministre.
Dernier chantier et non des moindres évoqué par le ministre : l’information sur les formations professionnelles, « insuffisamment prise en compte » d’après lui.
« Car il est essentiel que les jeunes connaissent très vite les métiers, leurs perspectives de développement, les savoirs qu’ils requièrent, les différentes voies de formation, pour qu’ils puissent naviguer dans un univers complexe et changeant et prendre les bonnes décisions. »
Or, « cette information transversale n’existe pas, ou de façon parcellaire ».
Gérard Larcher a donc demandé à la DGEFP, en liaison avec le Centre Inffo, de « sortir d’ici le printemps prochain un tel outil, facilement accessible sur Internet ».
Tiré de : Quotidien de la formation n° 298 - 12 octobre 2005 - Centre Inffo