Une journée au Tribunal administratif avec les familles sans-papiers
Trois APRF cet après-midi au tribunal administratif : la famille HETA défendue par Maître Fréry. La salle était comble, plein de gens debout (le soutien est massif pour cette famille qui a tissé de véritables liens : des amis, des enseignants, des employeurs potentiels, des scouts de France, etc...)
Guinet (le représentant de la préfecture) est égal à lui-même : son discours est odieux ! Il a "accusé" Maître Fréry d’être à l’origine de telles mobilisations, puis il se félicite qu’en France les gens se mobilisent pour de telles causes (c’est rassurant, dit-il !!!), il se perd sur les histoires de nationalité (la préfecture attribue encore la nationalité yougoslave pour les resortissants du Kosovo !), il annonce des choses qui ne sont notées nulle part. Bref, il énerve ! Fréry est impressionnante.
Deuxième affaire : Julian Murati (scolarisé au LP Forest). Là encore, Guinet fait bondir la salle : il émet des doutes sur l’identité du jeune, il dit que c’est malheureux mais qu’effectivement il paie pour ses congénères qui montent des réseaux de clandestins, il "rassure" la salle en annonçant fièrement que sur l’ordi de la pref il est noté noir sur blanc que Julian ne sera pas expulsé avant la fin de l’année scolaire et là, c’est le bouquet : il dit qu’on devrait se réjouir "pour une fois que la circulaire Sarkozy est respectée" (texto !!)
Troisième affaire : un autre jeune de Forest qu’on ne connaissait pas (j’ai cru comprendre qu’il ne voulait pas qu’on parle de lui). Il est arrivé, mineur, en 2001 de RDC pour rejoindre sa mère mariée en France et en situation régulière. Là encore, Guinet émet des doutes : sur le lien de parenté entre la mère et l’enfant ! (l’avocat dit qu’ils sont prêts à subir un test adn). Il conclut en disant que rien ne prouve les réels liens d’attachement entre la mère et son fils (non, vous ne rêvez pas : son discours va très très loin dans l’horreur !). Il dit que le gamin n’a pas de projet d’insertion (alors qu’il prépare un BEP !)
Voilà. J’ai certainement oublié plein de choses. On attend les décisions du juge (qui avait l’air vraiment compatissante... mais ne rêvons pas trop !)