Une goutte d’espoir dans un océan d’injustices
Ci dessous la lettre d’un parent d’élève proche de la petite Carnelle.
Début mai je vous faisais part de notre inquiétude concernant le sort d’une élève de CM2 de l’école de mes enfants : Carnelle.
Sa maman était sous le coup d’un arrêté d’expulsion.
Arrivées d’Angola en 2001, l’asile politique lui avait été par trois fois refusé.
Il est aujourd’hui encore très difficile pour elle de parler de ce qu’elle a subi là-bas.
Sa fille n’était pas expulsable, mais plutôt que de régulariser la mère et ainsi maintenir les deux en France
la préfecture a fait le choix d’expulser les deux dans un souci de "rapprochement familial".
Depuis le 22 mai elles étaient en situation irrégulière.
Les parents et les enseignants de l’école se sont mobilisés.
Vous avez reçu et sans doute signé notre pétition demandant la régularisation de la maman.
Elle a recueilli un peu plus de 700 signatures et a été envoyée au préfet.
Nous avons écrit plusieurs fois au préfet.
Le maire, les enseignants, des parents individuellement
les médias ont été alertés et nous ont largement relayés
Le maire du 3° arrondissement de Lyon nous a soutenu et écrit à ses "amis" politiques (Perben et Raffarin...).
Nous avons participé à la manifestation organisée par éducation sans frontière ce mercredi 1 juin devant la préfecture,
ce qui a permis à une délégation de 6 personnes d’être reçue et de soumettre 12 dossiers.
Nous avions organisé une soirée de soutien ce vendredi 3 juin pour alimenter le fond de soutien à Carnelle et Honorina,
celles ci n’ayant plus aucun moyen subsistance du fait de leur situation irrégulière.
Ce matin le maire du 3° et le directeur de l’école recevaient la même lettre
émanant de la direction de la réglementation - bureau des étrangers annonçant :
"A la suite d’un nouvel examen, j’ai estimé possible, dans l’intérêt de l’enfant
et compte tenu des éléments particuliers de la situation personnelle de madame Nkanu,
de délivrer à l’intéressée, à titre exceptionnellement bienveillant, une carte de séjour temporaire salarié."
Honorina et Carnelle pourront rester en France. Carnelle pourra entrer en 6° en septembre.
La soirée de vendredi est maintenue, elle aura une connotation beaucoup joyeuse. Le fond de soutien est aussi maintenu, car tant que les aides liées à cette régularisation
ne seront pas mises en place, elles restent sans ressources.
Nous allons continuer à accompagner Honorina, afin qu’elle puisse trouver logement travail
et ainsi obtenir dans un an un permis de séjour "définitif".
Ce fut long, difficile, fatigant stressant, souvent source de doutes et de désespoir.
Vous nous avez aidés d’une manière ou d’une autre,
en relayant l’info, en signant et en faisant signer des pétitions...
A TOUS MERCI
Sur ce chemin nous avons rencontré d’autres comités de soutien
pour d’autres enfants dans la même situation que Carnelle,
pour la famille Kitosi à Vaulx en Velin et pour les 4 jeunes du Lycée Juliette Récamier à Lyon.
Il est plus que tout intolérable que des enfants soient ainsi victimes d’une application inhumaine de la loi
Alors si vous souhaitez continuer ce que vous avez fait pour Carnelle
n’hésitez pas à rejoindre le réseau éducation sans frontière : resflyon@yahoo.fr
Il y a des lettres à écrire au préfet pour lui dire notre indignation de parents, de citoyens de voir des enfants ainsi traités,
il y a des pétitions à signer,
il y a du courage à redonner à des personnes qui comme nous ce sont mobilisées et désespèrent de voir les choses bouger.
Une lettre une signature... ça ne prend pas beaucoup de temps,
ce n’est qu’une goutte d’eau
mais ça peut être la goutte d’eau qui fera déborder le vase...