Les entreprises grignotent l’éducation
La colère monte devant l’expansion du marché de l’instruction et de l’éducation ! En Grande-Bretagne, Keepschool a grossi de 300 % en 2003/2004. En Grèce, l’école publique est dans un tel état d’abandon que les enfants, après 15 heures, fréquentent en masse des cours privés. En France, en 1996, un milliard d’euros a été encaissé par le soutien scolaire privé, dont 90 % non déclarés. Le système des réductions d’impôts pour le recours à une entreprise de soutien scolaire favorise, bien sûr, les plus riches.
Quelques exemples : Acadomia, boîte géante, a une croissance annuelle moyenne de 40 % depuis 5 ans. Pour 980 euros les 3 semaines (hors transport) Vacances éducatives prépare au cours préparatoire pendant l’été. Après la classe va chercher les enfants à l’école et leur fait faire leurs devoirs. Des établissements privés demandent 8 000 euros pour une année de préparation entre le bac et la faculté. 20000 des 38000 étudiants de première année de médecine fréquentent une prépa privée au prix moyen de 2500 euros. L’ISP entraîne au concours de l’Ecole Supérieure de la Magistrature pour 2400 euros. Et tout à l’avenant ! On aimerait connaître le montant global des profits réalisés par les éditeurs spécialisés dans « l’échec scolaire » (De Wendel-Seillières, entre autres).
Alors que vaut l’article II-74 du traité constitutionnel européen intitulé « droit à l’éducation » ? « Toute personne a droit à l’éducation ainsi qu’à l’accès à la formation professionelle et continue ». « Ce droit comporte la faculté de suivre gratuitement l’enseignement obligatoire ». Partout en Europe, l’égalité des droits est bien proclamée, mais dans la pratique, les inégalités sociales demeurent.
C’était une raison de plus pour un NON anticapitaliste le 29 mai !
(sources des chiffres : Libération 27/04/05)