Itinéraires SUD n°58 Septembre-Octobre 2008
Edito
On nous répète que notre société n’a pas les moyens d’en finir avec la misère et la précarité, de
financer les services publics ou la protection sociale. À l’école, il faut pleurer misère pour avoir
une boîte de craies, un nouveau balai, un ordinateur qui fonctionne, ou un car pour une sortie
scolaire (sans parler de tout le reste). On nous matraque en permanence : « les fonctionnaires coûtent
trop cher, la Poste coûte trop cher, l’éducation coûte trop cher, la santé, la retraite coûtent trop cher,
l’action publique est complètement dépassée, seul le privé peut nous sauver... ». Arrive la crise
financière mondiale, preuve éclatante de la dangerosité de l’idéologie dominante. Et voilà que nos
gouvernant-e-s trouvent, du jour au lendemain, des milliards d’euros pour sauver leurs amis banquiers
qui ont été pris à leur propre piège financier après s’être gavés.
Ce n’est vraiment qu’une question de choix politique,
alors, c’est à nous de peser pour mettre l’humanité au
centre du système. C’est ce que SUD, avec d’autres, essaie
de proposer. Rassembler tous les collègues, de la maternelle à
l’université. Développer la riposte interprofessionnelle avec l’union
syndicale SOLIDAIRES. Construire démocratiquement le mouvement
social sans bureaucraties syndicales. Investir à la fois le champ des
luttes et celui des expérimentations pédagogiques. Lutter contre le
poids des hiérarchies, pour notre émancipation et celle de nos élèves.
Mais vous pensez qu’il suffirait de voter SUD le 2 décembre, pour
que ça aille mieux ? C’est une erreur. Un vote protestataire constituera probablement un signal pour
Darcos et pour les bureaucrates syndicaux qui sont ses alliés objectifs... Mais il nous appartient
surtout, collectivement, bien au-delà de nos petites élections sectorielles, de reprendre, dans l’unité, le
chemin des luttes interprofessionnelles victorieuses.
Les journées de grève isolées, sectorielles et sans perspectives, ça suffit.
Le syndicalisme d’accompagnement, ça suffit. Le « dialogue social » version
MEDEF/UMP, ça suffit. Personne ne travaille à notre place, alors ne déléguons à personne
notre droit de critiquer, de résister, de proposer, de lutter. Leur modèle est au bord du gouffre, alors...