Famille Grigorjan : une belle victoire amère
Lutte terminée, la famille est logée pour un temps. Les objectifs ne sont pas atteints. Nous voulions un logement sur Vaulx ou a proximité. Elle est à l’hotel, à Perrache. 1H30 aller/retour pour aller à l’école. Le dernier de 3 ans ira-t-il à la maternelle ?
Et puis, grâce à notre capacité de mobilisation nous sommes officieusement passés devant une famille à la rue depuis une dizaine de jours... avec un bébé de 4 mois et une petite fille. C’était suggéré à demi mot, sur le coup on a pas trop compris. Il fallait une solution pour que "le travail reprenne" et que "l’agitation cesse". Et puis à la sortie de la DDASS on l’a croisée.
Bon elle, elle n’avait pas de comité de soutien et les enseignants de la petite scolarisée à Villeurbanne ne s’étaient pas mobilisés... Alors ils étaient à la rue.
Les services de la veille sociale explosent nous a dit la DDASS, ils ne savent pas comment faire face dans les jours et les semaines qui viennent aux demandes qui sont faites. Ils "gèrent" des "priorités", en fonction des "moyens".
Pour chaque "gestion", des hommes des femmes et des enfants, tout petits parfois, qui restent sur le carreau.... Faut de "moyens"... ou de "plus de régularisation" nous a dit officieusement un encravaté...
Alors une petite victoire oui... mais j’ai un goût bien amer dans la bouche.
Ce qui est certain c’est que l’agitation fait peur.
Les fonctionnaires de la DDASS avaient l’air amer eux aussi. Je pense qu’ils avaient eu des ordres d’en haut pour "que l’agitation cesse", et que contre leur volonté ils laissaient sans doute de côté un cas "très urgent" pour un cas "seulement urgent".
L’agitation fait peur. Rendons-nous aujourd’jui mercredi 19 Octobre à 17H30 place de la comédie pur le rassemblement RESF, et agitons nous à chaque situation inhumaine.
Au-delà du simple logement de la famille Grigorjan, la solution passe par le bruit qu’a pu faire un comité de plus sur le sujet.
Travailler comme si de rien n’était serait cautionner une telle misère, et serait contraire à notre engagement éducatif quotidien.
Denis Pourrat
Collège Barbusse, Vaulx en Velin