"Ambition Réussite" : pour SUD, c’est NON !
La fédération des syndicats SUD Education appelle le personnel à refuser le classement EP1 (="ambition réussite") et à rejeter la politique du gouvernement en matière d’éducation prioritaire.
Le classement « ambition réussite » est significatif d’un renoncement à une véritable politique d’éducation prioritaire :
Sur les 1100 zep actuels, 250 établissements sont classés EP1. Un tiers des établissements sortiront à terme du dispositif ZEP (sauf en Seine Saint Denis où le ministère a promis une dérogation pour 2006 après la grève massive du 26 janvier...).
Financement par redéploiement des moyens. Logique d’individualisation et de contractualisation avec les élèves. Des mesures qui ne répondent pas aux besoins des établissements ZEP :
Prise en compte non satisfaisante des dispositifs d’aide aux élèves en difficulté, absence de temps de coordination entre tous les enseignants, absence de mesures pour toutes les écoles du réseau zep (ce qui augure mal d’un travail généralisé en amont du collège) :
C’est bien vers un tri social plus efficace et une ghettoïsation des établissements qu’on s’achemine avec notamment la possibilité pour les élèves des collèges « ambition réussite » de déroger à la carte scolaire pour choisir leur lycée.
Un véritable laboratoire de la déréglementation pour les personnels :
Le rôle des professeurs EP1 « expérimentés » reste très flou. Leur choix par le chef d’établissement et le lien contractuel avec celui-ci risquent d’en faire de véritables petits contremaîtres de leurs collègues. L’accès dérogatoire à la hors classe en 5 ans confirme cette crainte. Tout cela va probablement aboutir à une caporalisation des personnels.
La contractualisation tout azimuts et l’inspection qui deviendrait annuelle dans ces établissements va dans le sens d’une main mise de la hiérarchie et non du développement d’un véritable travail d’équipe.
Une vraie réforme de l’éducation prioritaire passe notamment par des moyens pour tous et non de « faux » moyens pour quelques-uns :
Une baisse significative du nombre d’élèves par classe.
Des dédoublements dans toutes les matières.
Un temps de concertation inclus dans un temps de service plafonné.
Des créations de postes statutaires et non précaires en conséquence : atoss, enseignants, COP, infirmiers(es), personnels de vie scolaire...
Loin de lutter contre l’échec scolaire et d’organiser la « réussite » des élèves, ce dispositif vise à organiser et rendre plus efficace le tri social, de manière systématique.