RASSEMBLEMENT 29 octobre, 15 heures, 9 rue des Chartreux

Communiqué du comité de soutien aux familles de la rue des chartreux.
mercredi 26 octobre 2005

Deux familles de demandeurs d’asile occupent actuellement sans droit ni titre une maison située 9 rue des chartreux à Lyon 1er et sont menacées d’expulsion à compter du 25 octobre 2005, à l’entrée de l’hiver, sans qu’aucune solution de relogement n’ait été prévue.

La situation de ces familles est claire au regard de la convention de Genève sur la protection des réfugiés : elles ont le droit de demander l’asile en France et sont protégées par ladite convention tant qu’une réponse définitive n’a pas été apportée à leurs démarches de régularisation auxquelles travaillent deux avocats lyonnais.

Elles ne sont par conséquent pas expulsables de France.

Elles sont pourtant abandonnées à leur sort depuis 2003 , sans aide au logement ni ressource d’aucune sorte. Elles doivent se loger par des moyens de fortune et sont contraintes de recourir au squat. Moyennant quoi elles en sont régulièrement expulsées à la demande des propriétaires (déjà 6 expulsions pour ces deux familles). Et jamais aucune solution de relogement ne leur a été proposée.

C’est sur ce point précis que les habitants du quartier, les professeurs et les assistantes sociales des établissements scolaires que fréquentent ces enfants, les parents d’élèves et des militants du droit au logement ont décidé de réagir en constituant un comité de soutien et en s’opposant à ce qu’une nouvelle expulsion soit exécutée sans souci du devenir de ces 3 adultes et de ces 7 enfants tous régulièrement scolarisés.

Des contacts ont été pris avec la Mairie du 1er (rencontre le 4 octobre) et avec le propriétaire (l’association immobilière saint Bruno, gestionnaire du patrimoine immobilier de la paroisse catholique saint Bruno située 9, impasse des chartreux à lyon 1er).

Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er, a reçu ces familles le 4 octobre. Depuis cette date son équipe contribue à favoriser l’émergence d’une solution. Dans le même esprit le contact est établi avec Sabiha Ahmine, adjointe au Maire de Lyon qui intervient également dans le même sens.

En revanche aucune réponse n’est venue du côté du propriétaire.

Etant donné le lien existant entre cette association immobilière et la paroisse catholique saint Bruno dont elle gère les biens, et étant donné l’autorité exercée par l’évêché sur cet ensemble, le contact a été établi directement avec Mr Philippe Barbarin, Cardinal-Archevêque, et avec Mr Bernard Badaud, archidiacre du diocèse de Lyon.

Ces rencontres ont permis tout récemment d’envisager un relogement pour ces familles avec l’intervention de Bernard Devert, président de Habitat et Humanisme.

Le comité de soutien a pris acte de ces avancées encourageantes qui doivent encore être traduites en termes plus concrets. Moyennant quoi nous demeurons vigilants.
A cette fin, nous préparons une rencontre le samedi 29 octobre à 15h devant la maison où vivent ces familles : 9 rue des chartreux à Lyon 1er.

Ce sera l’occasion de faire le bilan de la situation de ces familles et, éventuellement, d’engager une action publique très visible de protestation contre le traitement infligés à ces personnes.
Informations complémentaires :

La composition des familles est la suivante :

Famille Otves : Ioan, le père, Mirella, la mère, et leurs cinq enfants, Abel (5 ans), David (10 ans), Emmanuel (11 ans), scolarisés à l’Ecole primaire Victor Hugo dans le 1er arrondissement ; Loredana (13 ans) et Caius (15 ans), scolarisés au Collège Raoul Dufy à Lyon 3ème.

Famille Covaciu : Véronika Covaciu, la mère, et ses deux enfants, Georges (5 ans) et Raphaël (8 ans) scolarisés à l’Ecole primaire Victor Hugo à Lyon 1er.

Les démarches de régularisation :

La famille Otves a déposé une demande d’asile territorial en 2003 et est en attente d’une audience au Tribunal Administratif. La date de l’audience n’est pas connue à ce jour.

Quant à Mme Véronika Covaciu, elle a déposé par l’entremise de son avocat une demande de régularisation au titre de la santé en raison de l’état de son fils Raphaël qui peut bénéficier de soins neurologique depuis son arrivée en France.

Pourquoi ces familles demandent-elles l’asile en France ? :

La présence de ces familles en France s’explique par le fait qu’elles sont issues de la communauté Rom et ont à ce titre à subir le racisme et la discrimination dans leur pays d’origine, la Roumanie, mais aussi en Hongrie, en Tchéquie, etc.

Ce racisme et ces discriminations ne sont pas une allégation sans fondement si l’on en juge par un ouvrage paru en mars 2005 aux éditions Golias sous le titre « Le crime d’être Roms ».

Son auteur, Jean-Marc Turine, producteur à France culture, y donne quelques exemples de ce que signifie racisme et discrimination anti-tzigane dans ces pays.
Voir notamment les citations suivantes :

- « je pense qu’en ce moment, les Roms de Zamoly n’ont pas leur place parmi les Hongrois : les animaux eux-mêmes se débarassent de leurs parasites ».
Le Maire de Csor (Hongrie) 27 avril 2000 au JT de la chaîne MI

- « Ces tziganes puants sont responsables de tout ce qui va mal en Roumanie ».
Ion Bulucea - Maire de Craiova - 2001

- « Il faut isoler les Tsiganes criminels dans des colonies spéciales de façon à arrêter la transformation de la Roumaine en un camp rom ».
Corneliu Vadim Tudor - sénateur- 1998

- « En Hongrie, le problème des Roms, parce qu’il est ethnique, constitue une menace pour la paix dans l’ensemble de la société ».
Tibor Derdak, ancien député au Parlement hongrois, mai 2002.

Du côté ‘‘populaire’’ on trouve également ce genre de choses :
« Les Tsiganes ont peur des oreilles de lapin. Depuis que j’ai découvert cela, j’aime beaucoup ces lapins. Je souhaite que tous les Roms meurent d’anthrax ou soient gazés. Vive notre Pays et ses Authentiques Citoyens ! ».
Source : site de l’équipe de football Steaua Bucuresti (équipe principale du pays).
En conclusion (provisoire) :

Le problème de ces familles est donc de nature politique, c’est celui de l’antitsiganisme et non pas seulement une affaire d’opportunisme ‘‘économique’’ comme voudraient le faire croire les détracteurs français de ces demandeurs d’asile ( y compris ceux qui se trouvent au plus haut niveau de l’Etat et plus particulièrement au ministère de l’intérieur).

Et cet antitsiganisme doit nous interpeller si, comme le dit Jean-Marc Turine dans l’ouvrage déjà cité, page 184, « l’antitsiganisme est la seule expression raciste que les gouvernements de l’Union Européenne ne combattent pas puisqu’ils l’alimentent eux-même en organisant des expulsions collectives de Roms, en assimilant bandes mafieuses et demandeurs d’asile issus de cette « ethnie », en ne reconnaissant pas le génocide des Roms par les nazis ».

Alan Loffreda, pour le comité de soutien aux familles des chartreux. 06.79.67.77.33
Béatrice Beaufils 06.33.94.56.74
Sylvie Mazé 06.09.90.89.58


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