On veut des bisous, pas des coups

Témoignage de l’intervention policière des jeudi 23/03 (Lyon) et vendredi 24/03 (Lycée Diderot de Lyon)
dimanche 26 mars 2006

Témoignage rédigé par une lycéenne engagée dans le mouvement anti-CPE à Lyon.

Jeudi 23 mars 06 rendez vous 8 h Perrache.

-  Quelques centaines de manifestants attendent devant la gare des trains pour PARIS. (d’après les tracts on attendait un tarif symbolique compris entre 1 et 7 €)

-  On apprend que 350 manifestants sont partis à 7 h. ( avant le rendez-vous prévu) billet payé par le P.S.

-  Impossible de baisser le tarif en dessous de 50€ (Dixit S.N.C.F.)

-  Nous voulions entrer dans la gare ("des trains pour Paris ou plus de trains du tout")
Des C.R.S. nous en empêchent.

-  Les employés de la S.N.C.F. censés négocier avec nous nous ont tenu un discours bizarre ("y’a plus de trains pour Paris il faudrait aller à PART -DIEU" promesse de téléphoner pour prendre des renseignements sans que les actes suivent...)

-  Nous décidons donc d’aller bloquer l’A6.
Nous nous asseyons par terre en signe de non violence
Les C.R.S. empêchent les derniers manifestants d’atteindre l’autoroute.
Nous sommes alors assis entre les voitures et les C.R.S.!
J’étais alors au premier rang, nous essayons de dialoguer avec les C.R.S. nous leur demandons de ranger leur matraque et de s’asseoir avec nous.
Nous entonnons chants et slogans "on veut des bisous pas des coups" "les C.R.S. avec nous"...

-  Une manifestante crie que nous restons quelques minutes et que nous nous retrouvons ensuite Place Carnot pour la suite.

-  Les C.R.S. bougent, nous croyons qu’ils partent et nous applaudissons.

-  Ils nous contournent (passant alors du côté des voitures) et chargent (en courant avec bouclier casque et bombes lacrymogènes)

-  J’étais alors au dernier rang, nous avons vu tout le monde se lever et courir d’un coup (personne ne s’attendait à cette charge)

-  On a enjambé les barrières et on s’est arrêté environ 100 mètres plus loin pour distribuer mouchoirs et eau à ceux qui avaient ramassé plus que nous et nous nous sommes enveloppés dans les foulards. Nous nous sommes rejoint à Carnot. Il a alors été décidé d’aller chercher des lycéens.
Mon témoignage s’arrête là, je n’ai pas participé à l’action suivante j’ai rejoint la manif de l’après-midi.

VENDREDI 25 mars 06 au lycée DIDEROT

-  Le matin textos et affichage dans le lycée pour blocage à 13 h.

13 heures des lycéens de ce lycée se réunissent devant le portail (à l’extérieur cours Gal Giraud)
le portail est donc fermé à clef par l’administration ainsi que l’autre entrée du lycée ( piétonne côté pentes )

-  Certains membres du personnel administratif restent à l’intérieur du lycée mais nous aident à accrocher la banderole.

-  nous bloquons le cours Gal Giraud avec barrière panneaux de signalisation...

-  Les forces de l’ordre sont arrivées dès que nous avons été dehors vite renforcées par les C.R.S.

-  L’un d’eux en civil s’est adressé au personnel administratif, le principal adjoint nous a alors dit de désigner un représentant pour dialoguer avec les C.R.S.

-  Nous avons choisi un élève parmi les trois qui avaient participé à toutes les manifs.
Il est revenu en disant que soit on évacuait le cours Gal Giraud soit ils nous viraient.
Nous avons voté à main levée et décidé à l’unanimité de rester.
Nous avons essayé de retenir tout au long de cette action les quelques élèves qui avaient des pierres à la main.

-  Pour diminuer les risques d’affrontement je me suis assise en compagnie d’une vingtaine d’autres devant (entre les C.R.S et les autres élèves)

-  Les C.R.S. à une dizaine de mètres ont laissé la tension monter (il était de plus en plus dur de retenir les élèves qui voulaient un affrontement direct)
Pour diminuer la tension, au bout d’un moment, l’élève qui était allé parlementer s’est levé et est retourné parler cette fois-ci à 10 mètres de nous et entouré de C.R.S. casqués (3 avec la visière relevée) avec boucliers, bombes lacrymo, flash ball, matraques.
Il est revenu annoncer que tant qu’il n’y aurait pas de projectiles de notre part les C.R.S. avanceraient doucement jusqu’à nous pour nous évacuer sans bombes lacrymo flash ball et matraques.

-  Ils ont avancé, tous les lycéens du 1er rang nous nous sommes pris par les bras.
Une femme C.R.S. a pris le mégaphone "1ère sommation au nom de la loi nous vous demandons d’évacuer la route"
Personne n’a bougé

-  "2 ème sommation nous allons donc faire usage de la force"

-  Ils ont avancé jusqu’à nous nous nous tenions toujours assis (à 20 cm) persuadés qu’ils allaient nous lever par les bras pour nous mettre sur le côté.

-  En fait ils nous ont bombardé de gaz lacrymo alors que je peux témoigner puisque j’étais au premier rang qu’aucun projectile n’a été lancé.

-  Panique, tout le monde a couru, on y voyait plus rien et c’était très douloureux (au point que je ne savais plus où aller et comment !!)
Ma voisine a couru puis s’est évanouie de douleur. D’autres élèves l’ont emmenée sur le côté Un ami resté derrière m’a guidée jusqu’au portail où le proviseur adjoint a rouvert pour permettre à ceux du premier rang de rejoindre l’infirmerie.

-  Les concierges restées dans la loge ont vu un C.R.S. lever sa matraque sur un élève qui a réussi à se sauver.

-  La femme C.R.S. nous a dit au mégaphone "ça vous apprendra à respecter la loi"
Un élève qui leur a dit "merci pour la lacrymo " s’est fait attraper par un C.R.S qui lui a dit "ça t’a pas suffit t’en veux encore ? " en lui brandissant la bombe devant le nez.
Les concierges ont aussi dit que les C.R.S. s’étaient adressés à elles de façon pas tout à fait correcte, et nous ont recommandé quand nous sommes redescendus de l’infirmerie (environ 30 minutes plus tard) de sortir par les pentes pour ne pas repasser devant les C.R.S. qui bloquaient encore le cours gal Giraud.


Une arrestation est à déplorer : un lycéen qui paraîtra en comparution immédiate pour tentative de destruction de biens d’utilités publics le 4 avril 14h au tribunal pour mineurs, au nouveau palais de justice...


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