Monsieur le Ministre,

En cette rentrée, chacun d’entre nous a été extrêmement attentif à vos déclarations
concernant la formation des enseignants, et en particulier au sujet de ceux que vous avez
vous-même appelé les « trois générations sacrifiées » depuis la mastérisation.

Ce 4 septembre, vous répondiez à une question du journal 20 minutes sur la crise du recrutement
en déclarant que « les jeunes ont compris que nous allions revaloriser le métier
d’enseignant et leur redonner de bonnes conditions de travail. (…) C’en est fini du mépris à
leur égard. »

Vous comprendrez que c’est avec d’autant plus de stupeur que nous venons d’apprendre
que plusieurs professeurs stagiaires dans l’Académie de Lyon en 2011-2012 — qui n’ont toujours
à ce jour reçu aucune information écrite concernant leur situation — allaient être licenciés.

Licenciés alors que ces stagiaires font précisément partie de ceux qui ont été placés à
temps plein devant les élèves, en plus de leur formation, avec « une charge horaire supérieure
d’un tiers par rapport au temps de travail d’un professeur titulaire » selon un rapport
de la Cour des comptes début 2012.

Licenciés alors que de nombreux témoignages d’enseignants, directeur d’école, chef
d’établissement… incitant à leur accorder une seconde chance ont été portés à la connaissance
du Recteur durant l’été.

En refusant d’accorder à ces stagiaires la possibilité d’accomplir une seconde année de
stage, comme il en a la compétence, Monsieur le Recteur de l’Académie de Lyon a donc
décidé de leur licenciement.

Monsieur le Ministre, nous en appelons à vous : si c’en est bien fini du mépris à l’égard
de ces stagiaires sacrifiés, qui comprendrait que vous n’interveniez pas pour revenir sur
cette décision de licenciement et renouveler le stage de ces collègues ?

Signataires : CGT éduc’action, FNEC-FP FO, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNES-FSU, SNUEP-FSU, SUD éducation