Halte à la répression, Contre les discriminations et la précarité,
Quinze ans après des émeutes analogues dans la banlieue lyonnaise, tout le pays est aujourd’hui le théâtre de
graves affrontements à la suite de la mort tragique de deux adolescents à Clichy-sous-Bois.
Face à ces événements, le gouvernement n’a su que jeter de l’huile sur le feu. Les propos irresponsables et
provocateurs du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, ont couvert des pratiques policières inacceptables et
rendu la situation explosive. Sa responsabilité est donc pleinement engagée.
Nos organisations veulent solennellement dire leur indignation et leur inquiétude.
30 ans de politiques antisociales, discriminatoires et répressives ont débouché sur une révolte violente et
désespérée, allant jusqu’à la destruction d’équipements qui desservent en premier lieu les habitants des
quartiers. Ce climat accroît un peu plus les difficultés de populations déjà victimes du chômage, de la
précarité, de discriminations, d’humiliations, du démantèlement des services publics, de l’échec scolaire, du
mal-logement, de la diminution des crédits alloués à la prévention.
Il faut trouver les voies d’une mobilisation politique non-violente qui soit acceptable par les populations
concernées et à laquelle elles seront susceptibles de participer.
Parce que la question posée est avant tout celle des droits et de l’égalité, nous exigeons :
· Que toute la lumière soit faite sur le drame de Clichy-sous-Bois et que justice soit rendue ;
· Que le ministre de l’Intérieur, qui a pris la responsabilité d’aggraver les tensions par des propos indignes et
parce qu’il est aujourd’hui le symbole de la faillite désastreuse du tout répressif, démissionne ;
· Que, dans un soucis d’apaisement, de dialogue et de justice, à l’opposé des comparutions immédiates, de
la justice expéditive et de la répression aveugle, nous demandons la fin des poursuites judiciaires pour les
manifestants et la dispense de peine pour les condamnés ;
· L’abandon du recours à l’état d’urgence avec la loi de 1955 sur les troubles en Algérie
· Afin de permettre à nos quartiers et à nos villes de vivre dignement : emplois, logement, santé, école,
services publics, formations, culture... que des mesures d’urgence soient prises contre les discriminations
et que l’on rompe avec les politiques libérales.
· Que soient rétablis les crédits destinés aux politiques de prévention et aux associations de proximité ;
· Que soient réalisées localement des expertises sur les résultats et la mise en œuvre de la Politiques de la
Ville, sur l’efficience de l’utilisation des financements, avec le souci de l’intervention et du contrôle
démocratique par les populations concernées.
· Que cessent la criminalisation des citoyens des quartiers populaires, les provocations, les propos et les
comportements racistes de trop nombreux policiers.
Nous appelons à un rassemblement devant la préfecture du Rhône ce mercredi 9 novembre à 18H pour porter
ces revendications.
Nous appelons à construire une mobilisation politique durable et large avec les populations concernées et
leurs associations.
Premiers signataires : DiverCité, Agora Vaulx, Les Alternatifs, LCR, Indigènes de la république, Urban
Kultur, Collectif des Musulmans de France
Contact presse : Eric Butot (LCR) : 06 11 74 39 28
Boualam Azahoum (DiverCité) : 06 09 50 97 90