HALTE AUX PRESSIONS POLITIQUES

Communiqué des syndicats nationaux de l’INSEE (SUD, CGT, CFDT, FO)
vendredi 24 février 2006

Suite aux déclarations de Borloo dans Le Parisien, mettant en cause le travail des statisticiens de l’INSEE et de la DARES en matière de chiffres de l’emploi (ne "prouvant" pas assez l’efficacité des mesures gouvernementales), les syndicats font une mise au point.

Les organisations syndicales Cgt, Unsa, Snu, Syntef-Cfdt et Sud du ministère de l’emploi, de la
cohésion sociale et du logement viennent de dénoncer dans un tract commun les pressions
exercées sur la DARES, leur service statistique.
La gravité des faits exposés nous amènent à informer les agents de l’INSEE de cette situation.
Nous ne manquerons pas d’informer le CNIS (Conseil National de l’Information Statistique) de ces
problèmes.

Les chiffres de l’emploi contestés par le gouvernement

Le Parisien du 11 janvier a publié un article intitulé « Le gouvernement va revoir les chiffres du chômage »
reposant sur les confidences anonymes d’un « collaborateur » de Jean-Louis Borloo. Ce conseiller critique
les « forts en maths » de l’INSEE et de la DARES, qui seraient aujourd’hui incapables de mesurer l’évolution
de l’emploi dans les entreprises de moins de dix salariés. Or « en matière de recrutement, c’est sûrement
dans les moins de dix que l’impact du CNE a été le plus fort : on leur a donc demandé (aux statisticiens,
ndlr) de rectifier le tir », car « plusieurs dizaines de milliers d’emplois nouveaux, même partiels, restent aux
portes des statistiques, se lamente-t-on dans les rangs gouvernementaux ». D’où une « nouvelle
comptabilité des créations d’emploi » annoncée pour la mi-2006.

Au-delà des formulations agressives vis-à-vis du travail des statisticiens, le message du cabinet Borloo est
dirigé vers l’opinion publique. Il faut faire croire que la situation de l’emploi s’améliore vite et fort grâce aux
nouveaux contrats précarisant le travail des jeunes et des seniors. Et pour cela, il s’agit de décrédibiliser les
statistiques actuellement disponibles tant qu’elles ne confirment pas le credo gouvernemental. Nous
condamnons ces tentatives injustifiable de délégitimer le travail de la Statistique Publique. Elles ne nous
étonnent pas de la part d’un gouvernement qui n’hésite jamais à dénigrer ses propres agents.


Améliorer la qualité des chiffres : bien sûr. Les dénaturer : jamais !

Pour notre part, nous avons toujours soutenu toute amélioration de la qualité des statistiques publiées par
nos institutions. Celles de l’emploi sont sans doute perfectibles et les statisticiens y travaillent. Mais il est
inexact que les chiffres publiés par l’INSEE et la DARES n’intègrent aucunement les entreprises de moins
de dix salariés, ou ne couvrent pas les emplois aidés ou le secteur médico-social, comme l’affirme l’article du
Parisien. Ces statistiques sont élaborées par recoupements entre différentes sources (enquêtes de la
DARES et de l’INSEE, données de gestion de l’UNEDIC et de l’ACCOSS), et concernent l’ensemble des
emplois salariés. Comme la plupart des statistiques destinées à l’analyse de la conjoncture, l’emploi donne
lieu à plusieurs publications qui intègrent les sources d’information supplémentaires au fur et à mesure de
leur disponibilité.

Si les chiffres publiés ne montrent pas d’accélération de l’emploi dans les petites
entreprises, contrairement aux espoirs placés par le gouvernement dans le CNE, c’est parce qu’aucune des
sources existantes ne montre pour l’instant le moindre frémissement en la matière. Mais, effectivement,
l’évolution de l’emploi dans certains secteurs pourraient être mieux connus dans des délais courts si les
moyens de cette meilleure connaissance étaient donnés à la statistique publique. Cela ne pourrait
qu’améliorer la précision des premières estimations disponibles.

Des pressions inacceptables sur la DARES

Notre inquiétude quant aux interférences politiques potentielles est d’autant plus grande que la DARES fait
l’objet depuis plusieurs mois de pressions renouvelées de la part des cabinets des ministres Larcher et
Borloo. Les délais de publication des « Premières Synthèses » s’allongent tant qu’il va devenir légitime de
les juger anormaux. Plusieurs études prêtes à être publiées paraissent enlisées les raisons pouvant être
diverses dans chaque cas. Il s’agit notamment d’études sur les licenciements, sur les effets du Plan d’aide
au retour à l’emploi (PARE) et sur le retour à l’emploi des chômeurs, ou sur les conditions de travail des
salariés à 35 heures. Certaines de ces études seraient jugées peu opportunes sur le plan de la
communication ministérielle, alors même qu’elles figurent au programme de travail officiel et public de la
DARES.


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