Dormez braves gens...

notre lutte serait donc "suspendue" par les bureaucraties parisiennes
mercredi 28 mai 2008

La grève du 15 mai était une "réussite". Maintenant, "retour à la normale", tout le monde au boulot. Mais qu’avons-nous obtenu ???

Le 15 mai, comme toutes les dernières grèves de 24 heures, n’a permis aucune avancée concrète.

Programmes du primaire, casse des statuts, 80 000 suppressions de postes, heures supplémentaires, précarité, salaire au mérite, RGPP, bac pro en 3 ans, options qui sautent, base-élèves, service minimum, carte scolaire (...) rien de tangible n’a été obtenu sur ces sujets.
Jamais les attaques n’ont été aussi fortes !

D’ailleurs la grève a été reconduite dans certains coins de France après le 15. Et de nombreuses/eux collègues étaient prêt-e-s à partir pour une lutte dure, si l’intersyndicale avait appelé d’une seule voix, comme certains syndicats, dont SUD, le demandaient.

Oui, le bac approche, mais pourquoi avoir attendu mai pour appeler nationalement à la grève ? Les lycéen-ne-s, les collègues de la région parisienne étaient en lutte depuis des semaines. Et puis, le blocage du bac est-il tabou ? Pas pour nous !

Dans la tête des bureaucrates, la grève n’est donc plus un moyen parmi d’autres pour obtenir des avancées sociales, mais la grève est maintenant une fin en soi : " la grève a été réussie aujourd’hui, bravo, merci, rendez-vous en septembre, bonnes vacances à tou-te-s ".

Un syndicat serait donc une machine à construire des mobilisations qui, de 24h en 24h, ne sont que des machines à perdre. Perdre de l’argent pour les grévistes, et perdre tout court face à un pouvoir, allié objectif du MEDEF, qui veut casser l’école publique, et ne rencontre aucune résistance efficace.

Petit à petit, l’outil de lutte qu’est la grève perd de la valeur à cause de l’usage calamiteux qu’en font les grosses bureaucraties.

Le modèle qui s’impose, c’est celui de la délégation complète de la lutte à des professionnel-le-s du syndicalisme. On se retrouve avec d’énormes syndicats sans militant-e-s, sans base, sans vie, dirigés par des personnes qui peuvent être sincères et honnêtes, mais sont absolument impuissantes.

Le temps de la délégation des luttes sociales est révolu. Personne ne travaille à notre place, personne ne défendra à notre place notre outil de travail, le service public d’éducation.

Les pêcheurs, les taxis, les routiers, les agriculteurs (...) obtiennent au moins quelques miettes. Les fonctionnaires perdent tout. Malheureusement, aujourd’hui en France, le dialogue social n’existe pas. Il faut bloquer le système pour se faire entendre. Et on appelle cela la démocratie. Il est temps de durcir nos méthodes de lutte. Bien sûr, c’est plus fatiguant que de défiler gentiment, trois fois par an, derrière la banderole tenue par un petit chef qui déciderait pour nous de ce qu’il faut faire et penser, et nous demanderait surtout de ne pas sortir du rang.

Obtenir les congés payés, la sécurité sociale, la retraite, des salaires décents, des avancées sur le droit du travail, ça ne s’est pas fait non plus en une petite manif gentillette. N’ayons pas la mémoire courte.

Il est temps d’arrêter de soutenir, par la cotisation ou par le vote, des pyramides syndicales qui accompagnent, même contre leur gré, ces "réformes" qui dynamitent nos métiers et hypothèquent gravement l’avenir
de notre jeunesse.

Il est temps de retrouver, dans l’unité interprofessionnelle, le chemin des luttes victorieuses.

C’est l’affaire de chacun-e, car il faut choisir, comme disait Thucydide : "se reposer, ou être libre ".


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