Ca se passe comme ça au pays des Droits de l’Homme

Des infos qui donnent envie de brûler des voitures
samedi 12 novembre 2005

Quelques nouvelles des "émeutiers" qui ont été arrêtés ces jours-ci dans l’agglomération lyonnaise. Racisme, arbitraire, violences policières, injustice, erreurs judiciaires : l’Etat jette de l’huile sur le feu.

Quatre jeunes du quartier de Monmousseau, aux Minguettes à Vénissieux, ont été interpellés vers 20 heures ce lundi 7 novembre, après que des pierres ont été lancées par un groupe de jeunes, sans atteindre ni les policiers, ni les véhicules de police, d’après ce qu’en a dit le juge au
tribunal des comparutions immédiates. Des policiers se sont mis alors à courir derrière ce groupe de jeunes qui a réussi à prendre la fuite.

Mais deux jeunes mineurs qui se trouvaient là, entendant dire que la police arrivait, se sont mis eux aussi à courir et sont entrés dans un snack. Les policiers les ont interpellés eux ainsi qu’un autre jeune majeur qui se trouvait dans ce snack. Ils ont interpellé également un
autre jeune majeur du quartier qui se trouvait ranquillement assis sur un banc, après un retour à pied de la fac, puisqu’après 19 heures il n’y a désormais plus de bus pour les Minguettes. Les deux jeunes mineurs ont vu un juge des enfants aujourd’hui après leur garde à vue et les deux
autres majeurs sont passés ce jour, mercredi 9 novembre, en comparution immédiate.

Ces deux jeunes, en comparution immédiate, ont pris deux mois de prison ferme. Ils ont donc pris deux mois ferme pour rien ! Quelle injustice ! Les familles étaient complètement aterrées à la sortie du tribunal.

Les jeunes dans les banlieues veulent faire comprendre qu’ils en ont marre de l’injustice qu’on leur fait subir depuis des années. Et on en rajoute. Ne veut-on pas mettre de l’huile sur le feu ?!

Un rassemblement d’une centaine de personnes s’est fait spontanément vers 19 h 15 devant le palais de justice à l’annoncé du verdict. Des personnes qui voulaient entrer à l’intérieur du tribunal, alors que des audiences avaient encore lieu, se sont fait repousser à coups de matraques.

Comparutions immédiates
Pour entrer dans l’enceinte du nouveau palais de justice de Lyon, tout le monde doit passer sous un portique détecteur de métaux, mais aujourd’hui, en plus, au faciès, tous les jeunes sensés être d’origine maghébine devaient en outre présenter une carte d’identité. Ceux qui ne l’avaient pas sur eux n’ont pas pu entrer.

En milieu d’après-midi, deux jeunes de Vaulx-en-Velin, qui avaient ramassé une cannette contenant de l’essence, le 8 novembre vers minuit 10, sans la lancer puisqu’ils l’ont mise dans une poubelle, sont passés en comparution immédiate, après avoir été interpellés par la police. Ils
ont pris deux mois de prison ferme.

Puis, les deux jeunes majeurs de Monmousseau sont aussi passés au même tribunal. Tous les deux n’ont jamais eu de problèmes avec la justice, ils n’étaient pas masqués et nient complètement le fait d’avoir lancé des pierres. L’un était sur un banc et l’autre dans un snack lors de leur interpellation. L’un d’eux poursuit ses études et passe ses vacances à pratiquer des activités pour les jeunes de Vénissieux avec des CRS... L’avocate a bien montré l’incohérence des dépositions des policiers, car c’est seulement le lendemain vers 17h que des policiers assurent reconnaître les faits reprochés à ces jeunes, alors qu’ils ne le font pas dans leurs premières dépositions. Néanmoins, ils ont pris aussi deux mois fermes.

Hier, mardi 8 novembre, un jeune des Clochettes à Saint-Fons a pris quatre mois ferme.

Jugement des mineurs
Aujourd’hui, sept mineurs, dont deux de moins de seize ans, ont été présentés à un juge des enfants. Ils sont tous ressortis avec des conditions extrèmement dures de contrôle judiciaire, mais auront un procès au tribunal des mineurs dans quelques temps. Un bon nombre était de Vénissieux, et un de St Priest. Pour le contrôle judiciaire, par exemple deux jeunes du quartier de Monmousseau, aux Minguettes, qui
n’avaient rien fait de répréhensible sont interdits de séjour à Vénissieux et ont du trouver une personne de leur famille qui les loge en dehors de Vénissieux : ils doivent pointer tous les jours dans un commissariat déterminé loin de Vénissieux et doivent rencontrer un éducateur de la justice très régulièrement avant le procès qui peut
avoir lieu dans plusieurs mois...

Tous ces jeunes ont subi d’importantes violences illégitimes de la part de policiers lors de l’interpellation ou dans les véhicules de police : coups de poings, coups de tête, coups de matraque... L’un d’eux a eu le nez éclaté. Ils ont reçu aussi des insultes : « sales bougnoules ! etc... »

Deux autres jeunes, dont l’un est mineur, ont été bien brutalisés, les policiers se servant d’eux comme d’un ballon de foot, pour finalement être relâchés tous les deux en sortie de garde à vue.


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