C’est donc l’école qui va payer les cadeaux fiscaux faits aux plus riches.

Le gouvernement veut sacrifier 17 000 postes dans l’éducation, pour gagner un milliard par an.
mercredi 5 septembre 2007

Information parue dans le journal "Les échos" du 5 juillet : le gouvernement espère que 17 000 départs à la retraite ne seront pas remplacés en 2008 dans l’éducation nationale. Ben voyons ! On verra ça à la rentrée dans la rue, Monsieur Sarkozy.

On voit bien dans cette affaire deux logiques s’affronter.

Le gouvernement voit dans l’éducation une source d’économie à court terme. Nous avons un fort taux de natalité, l’activité économique exige de plus en plus de savoirs, les enjeux de socialisation des enfants prennent une très grande importance, les exclu-e-s du système ont plus que jamais besoin d’école pour assurer un avenir à leurs enfants... Mais tout cela n’a aucune importance.

L’accueil des élèves handicapé-e-s, le traitement de la grande difficulté scolaire, la lutte contre l’illettrisme, "ambition réussite", les "orphelins de 16 heures"... ce n’est que poudre aux yeux pour le 20 heures de TF1.

L’objectif des libéraux est de réduire la fameuse "dette publique" (dont l’existence même est contestée par certains économistes). Impossible d’augmenter les recettes : il faut faire des cadeaux fiscaux aux riches, et aux entreprises. Donc il faut réduire les dépenses, et dégraisser le mammouth, vieille recette libérale. L’éducation nationale paie donc, indirectement,les cadeaux fiscaux faits aux riches.

Conséquences ?

Hausse de la précarité, manque de moyens humains pour les projets pédagogiques, la concertation, la formation, le remplacement des collègues, le travail en équipe. Baisse de la qualité de l’accueil des élèves (classes plus chargées, taux d’encadrement plus bas). La baisse des postes aux concours favorise la précarité étudiante et le chômage des jeunes.

Nous avons une vision opposée de la question.

Nous souhaitons améliorer la qualité de l’école publique, ce qui passe par une augmentation significative de ses moyens, pour financer une réforme de fond et transformer radicalement le système scolaire public.

Nous défendons nos conditions de travail. Quoi de plus normal ? Nous travaillons avant tout par obligation, et non pas pour le plaisir. Lorsqu’il s’est agi de réduire le temps de travail, l’Education Nationale a été oubliée. Même l’ARTT des collègues non-enseignant-e-s, avec l’annualisation et la flexibilité, a été une énorme arnaque. Mais pour faire des économies sur notre dos, nous sommes en première ligne. Cherchez l’erreur.

Ils nous décrivent comme des feignant-e-s surpayé-e-s, mais combien de patrons du CAC 40 ont demandé, ces dernières années, à se reconvertir professionnellement pour devenir enseignant-e-s, agent de service ou gestionnaire dans l’éducation nationale ?

Mais c’est surtout les conditions d’apprentissage des élèves que nous défendons, la qualité d’un service public essentiel pour notre avenir collectif. Du personnel travaillant dans de bonnes conditions, tous métiers confondus, c’est une école de meilleure qualité pour chaque enfant de ce pays. c’est un investissement pour l’avenir.

Le gouvernement veut consacrer à la revalorisation de nos traitements environ la moitié des économies réalisées grâce aux suppressions de postes. Une manière d’acheter notre complicité, donc.

On sait quelle logique préside à ces augmentations, surtout lorsque le gouvernement parle de réduire les postes pour "rendre l’administration plus efficace" : salaire au mérite, objectifs à atteindre, soumission à l’autorité hiérarchique, productivité, individualisation des parcours. Quel avenir construisons-nous avec une école qui favorise la soumission des adultes ? Sommes-nous des professionnel-le-s de l’éducation ou des vendeurs de sandwichs ?

L’équivalent de cette idéologie de la concurrence, au niveau des établissements, c’est la logique de l’autonomie, depuis les universités jusqu’aux EPEP : débrouillez-vous avec le peu qu’on vous donne, piquez des moyens à vos voisins "concurrents", trouvez des financements privés, et si ça ne fonctionne pas, ce sera de votre faute.

Il restera bientôt une poignée de fonctionnaires dociles dans l’école publique. Elles/ils seront un peu moins mal payé-e-s qu’aujourd’hui, à condition de faire du zèle, d’obéir et de se taire. Elles/ils prendront en charge les élèves dont personne ne veut ailleurs.

L’école privée assurera l’essentiel de la scolarisation, y compris par le biais des boîtes d’aide aux devoirs, ou de bachotage avant examen. Leur coût génère d’ailleurs des réductions d’impôts pour les parents. Les conditions de travail y sont bien pires que celles que nous connaissons.


Passez de bonnes vacances, prenons de l’énergie pour les luttes à venir, le pire est devant nous si nous baissons les bras.


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