2S2C : Une nouvelle attaque contre le service public d’Éducation

Le 21 avril, dans le cadre des annonces concernant la réouverture des écoles et établissements, le ministre Blanquer annonçait la mise en place des dispositifs 2S2C pour "Santé, sport, citoyenneté, culture".
Ce dispositif, au but affiché de favoriser la prise en charge des enfants en-dehors des écoles et établissements pour permettre aux écoles et aux établissements de respecter le protocole sanitaire, apparaît très clairement comme un nouveau cheval de Troie de la casse des statuts des enseignant-e-s d’EPS et d’Arts notamment. Le résultat en sera un transfert de compétences de l’Éducation nationale vers les collectivités, et de ce fait un accroissement des inégalités entre les territoires en matière d’offre de formation. Encore une fois, ce seront les enfants des milieux populaires et des espaces ruraux qui en feront les frais.
Pour SUD Éducation, les activités physiques et artistiques font partie intégrante d’un enseignement émancipateur, contre une vision utilitariste de l’école qui se limite à l’enseignement des savoirs supposés fondamentaux, le fameux "lire-écrire-compter". Elles nécessitent une formation initiale et continue importante et la professionnalisme des enseignant·e·s qui les dispensent ne peut être foulée aux pieds de cette manière.
Dans le premier degré, c’est à nouveau une négation de la pluridisciplinarité des enseignant·e·s et de leurs compétences et une remise en cause profonde du métier. Dans le second degré, l’avenir du corps des professeur·e·s d’EPS est particulièrement concerné, dans le cadre qui se dessine d’un remplacement l’EPS par les clubs de sports. Celui des enseignant·e·s artistiques l’est aussi.
Pour SUD éducation, ce dispositif 2S2C est donc un projet de réduction de l’école aux savoirs supposés fondamentaux, une attaque contre les statuts des personnels et une nouvelle étape dans la territorialisation de l’école qui va aggraver les inégalités scolaires.
Pour toutes ces raisons, SUD éducation refuse catégoriquement ce projet et appelle les personnels à se positionner et à engager une mobilisation contre ce nouveau projet de réforme libéral et réactionnaire.