Précaires en lutte, titulaires solidaires

conférence de presse le 8, réunion publique le 14
mercredi 7 septembre 2005

Conférence de presse de l’intersyndicale de lutte contre la précarité dans l’éducation nationale le jeudi 8 septembre à 10 heures à la Bourse du Travail de Lyon (métro Guichard). Réunion publique mercredi 14 septembre à 14 heures (même lieu).

Alors que le Ministre Robien dévoile aux médias son tableau de la rentrée 2005 dans l’Education Nationale, le chômage et la précarité pour une partie croissante des personnels, deux réalités oubliées dans le discours du Ministre, nous rappellent qu’il s’agit bel et bien d’un tableau... noir. Comme tous les ans, l’Intersyndicale de lutte contre la précarité dans l’Education Nationale du Rhône (CGT, CNT, PAS 69, SGEN-CFDT, SUD Education) a décidé d’agir et de mobiliser dès la rentrée les personnels de l’Education Nationale contre la précarisation de la profession et la mise au chômage de personnels précaires en poste l’an dernier.

L’actualité précarité de cette rentrée dans l’Académie, c’est l’annonce, la veille de la rentrée, de la suppression de tous les postes de formateurs d’insertion contractuels MGI (Mission Générale d’Insertion). Ceci implique qu’une quarantaine de personnes expérimentées au niveau académique et bien plus au niveau national se retrouvent brutalement au chômage, sans préavis, alors qu’au 20 juin, le Rectorat certifiait la reconduction de tous les postes pour l’année scolaire 2005-2006. Les conséquences pour les élèves sont graves. Ils ne pourront plus bénéficier de soutien et d’accompagnement lorsqu’ils sont en difficulté ou sans solution. Pour ces personnels, les perspectives de titularisation sont d’autant plus faibles que les concours correspondant à leur profil sont fermés. Une pétition circule, et des actions sont en préparation.

Les chiffres de la précarité dans notre Académie : voir le tableau dans le document joint.

L’intersyndicale revendique dans l’immédiat le droit au réemploi pour tous les précaires, sans interruption de salaire, et la prise en compte des services déjà effectués.

Autre phénomène significatif, le recours croissant à la vacation, « non-statut » particulièrement indigne qui mérite d’être précisément décrit, d’autant que bon nombre de contractuels se voient « déclassés » vacataires :
Un vacataire est engagé pour 200 heures maximum d’enseignement par an. Le vacataire n’a accès à aucune prime, notamment celles de suivi et d’orientation.
Ce non statut cantonnant la personne à 200 heures de travail, le salaire dégagé ne permet ni à la personne de vivre décemment ni de bénéficier d’indemnités de chômage ou de maladie. Le vacataire étant payé à l’heure, il ne peut ni être malade, ni être enceinte sous peine de ne pas percevoir de salaires. Les vacataires ne bénéficient pas de droit à la formation syndicale. Ils ne peuvent pas élire de représentants aux élections professionnelles.
Lorsque 466 personnes se partagent 72 Equivalents Temps Plein, on peut en déduire que la plupart n’atteignent même pas la barre maximale des 200 heures. Ce sont de véritables bouche-trous. L’intersyndicale demande dans l’immédiat le non-déclassement de contractuels en vacataires, et à terme la suppression du non-statut de vacataire.

Aux nombreuses catégories de précaires existantes (contractuels, vacataires, CES, CEC, assistants d’éducation...) se rajoutent les nouvelles trouvailles des Ministres Fillon, Robien et Borloo : les assistants pédagogiques (63 mi-temps pour 18 établissements de l’Académie de Lyon), les emplois Vie Scolaire (contrat avenir ou contrat d’accompagnement à l’emploi) créent de nouvelles catégories hautement précaires : temps partiels, de 6 à 36 mois, sans aucune garantie de débouché sur un emploi stable. Au passage, le regretté statut de MI-SE se retrouve morcelé, au détriment de tous. Le flou entretenu sur la formation de ces nouveaux personnels alimente une réalité déjà intolérable : aucun droit à la formation initiale ou continue pour l’ensemble des précaires. La précarité est une atteinte permanente aux droits des travailleurs. L’intersyndicale de lutte contre la précarité revendique des équipes professionnelles stables, titulaires, formées et en nombre suffisant pour un accompagnement des tous les élèves.

Enfin, la mise au chômage d’un millier de personne les deux dernières rentrées a été vécue de façon d’autant plus tragique que le versement des indemnités chômage a parfois pris 6 mois ! Les perspectives de titularisation des précaires s’émoussent avec la fin du plan Sapin, qui n’était cependant qu’un leurre (les taux de réussite étaient souvent plus faibles que pour les concours internes ou externes). Les précaires, privés de toute possibilité de décharges pour préparer les concours internes et externes, mis dans les conditions de travail les plus difficiles, auront d’autant plus de mal à suivre la voie classique de la titularisation par le concours. L’intersyndicale revendique :
la titularisation de tous les précaires, assortie d’un droit à la formation donnant accès au mouvement des personnels dans le cadre des règles de la Fonction Publique d’Etat
l’arrêt de tout recrutement de nouveaux précaires ;
la création de postes titulaires en nombre suffisant.

Baisse du recrutement des titulaires :
7000 enseignants en moins dans le secondaire par rapport à 2004, des restrictions budgétaires qui se traduisent par des classes surchargées, la disparition d’options ou d’heures de soutien, dans le primaire comme dans le secondaire, les conditions d’études des élèves et de travail des enseignants sont déplorables.

Il faut y rajouter la contrainte nouvelle (Loi Fillon) du remplacement à l’interne pour les absences de moins de quinze jours, mesure indécente si l’on considère le chômage des collègues remplaçants précaires, et qui se traduit par une surcharge de travail pour les titulaires, un allongement insidieux du temps de travail (jusqu’à 5 heures par semaine, 60 heures par an !), une forte pression hiérarchique, et la pression psychologique due à un remplacement qui doit s’effectuer au pied levé. S’agit-il véritablement d’enseignement ou de simple garderie ? On peut se le demander lorsqu’on voit qu’il n’y a pas d’obligation pour que l’enseignant soit remplacé par un collègue de sa matière.

L’intersyndicale revendique un corps d’enseignants titulaires spécialisés dans le remplacement.

Cette année encore, par la tenue d’une conférence de presse le 08/09/2005 à 10.00 à la Bourse du Travail, à laquelle l’ensemble des précaires de l’Education Nationale, en poste ou au chômage ou en attente de poste est convié pour témoigner, elle souhaite faire connaître à l’ensemble des citoyens une réalité méconnue.

Une réunion publique ouverte à tous les précaires et titulaires de l’Education Nationale, syndiqués ou non-syndiqués se tiendra également à la Bourse du Travail, le 14/09/2005 à 14.00 (voir tract joint).

Une demande d’audience intersyndicale a d’ores et déjà été demandée, afin de faire le point sur les conditions de rentrée et de porter nos revendications. Des actions de sensibilisation des titulaires sont prévues, ainsi qu’une manifestation à Lyon au mois de février.

Contacts
Intersyndicale de lutte contre la précarité ● Bourse du travail ● boîte 120 ● Place Guichard ● 69003 Lyon ● lutteprecarite69@yahoo.fr


A télécharger : le tract d’appel à la réunion publique et le dossier de presse complet.


Documents joints

dossier de presse
tract 14 septembre

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