Les pauvres du Rhône doivent payer !

Le Conseil Général joue Terminator au pays de l’aide sociale
lundi 11 avril 2005

Un communiqué de AC !... SUD éducation et SOLIDAIRES sont partenaires du printemps des luttes qui se déroulera dans la dernière semaine d’avril.

Un récent communiqué de l’AFP (vendredi 08-04-05) nous apprend que le conseil général du Rhône envisage de supprimer le RMI à 1 000 foyers le 1er mai !

- prochaine rendez-vous d’action : jeudi 14 avril à 8 h 30 devant l’ANPE Opéra - Lyon 1er.

RMI : Pourquoi tant de haine ?
La « chasse aux RMIstes » est ouverte dans le Rhône !

Alors qu’ils survivaient comme ils pouvaient avec leur maigre allocation mensuelle dans l’indifférence générale, 8 000 RMIstes du département du Rhône ont reçu début mars une convocation en recommandé leur enjoignant de se présenter rapidement à la Maison du Département la plus proche pour examen et régularisation de leur situation, sous menace de suspension de leur allocation.

Pourquoi une telle brutalité ?

Les « responsables » Insertion du conseil Général sont-ils tellement éloignés des situations de précarité qu’ils ignorent cette réalité toute simple de la vie du RMIste :

- la lettre recommandée n’annonce jamais une bonne nouvelle, et beraucoup pensent alors que mieux vaut ne pas la retirer. Effectivement 30 % des destinataires n’ont pas retiré leur lettre.
- de plus à la demande de Monsieur MERCIER, Président du Conseil Général, les CLI (Commissions Locales d’Insertion, dont dépend la demande de suspension éventuelle du RMI), ont été priées de se réunir toutes en urgence.

Devant la menace de suspensions massives, voire de radiations, les résistances se sont organisées :

- un tract d’information est rédigé et diffusé (devant la CAF et certaines Maisons du Département et ANPE) ;
- la presse est alertée et, pour une fois, joue son rôle
- des salariés des Maisons du Département, chargés ou non du recensement, traînent des pieds ; une pétition circule, exigeant qu’aucune suspension de RMI ne soit prononcée ;
- RMIstes, chômeurs et personnes solidaires interviennent directement à l’intérieur de Maisons du Département pour obtenir des « responsables » l’engagement qu’aucune demande de suspension ne sera demandée au cours des réunions des CLI. La CLI de Vaulx-en-Velin, envahie le 15 mars, ne peut se tenir, et sa Présidente prend l’engagement public de ne pas cautionner le dispositif mis en place. La CLI de Vénissieux refuse de se tenir. Celles de Villeurbanne et Rillieux sont retardées.

Pourquoi l’ouverture de la chasse :

Deux séries de raisons l’expliquent :

- 1) Suite à la « décentralisation », la législation sur le RMI a changé début 2004. Désormais ce sont les Conseils Généraux qui sont les seuls responsables du financement, de la gestion et du suivi du RMI.
Théoriquement l’Etat devait aussi transférer aux Départements les sommes consacrées au RMI. Pratiquement il ne l’a pas fait en totalité : les caisses de l’Etat sont vides (on ne peut pas à la fois baisser les impôts des riches, et continuer à financer correctement le RMI). L’Etat doit donc 24 millions d’€uros au Département du Rhône (et plus de 400 millions à tous les départements). Pour établir son budget, (voté le 18 mars) et ne pas trop augmenter les impôts prélevés par le Département, Monsieur MERCIER avait besoin en urgence d’une estimation la plus précise possible du budget à affecter au RMI, donc du recensement de tous les RMIstes. Et y si la brutalité de la méthode employée conduit à en faire baisser le nombre, tant mieux ! L’augmentation des impôts n’en sera que moins forte. Et tant pis si les intéressés perdent le denrier

- 2) Une deuxième raison, déterminante, découle du durcissement de la législation RMI, et de la mise en application du plan BORLOO Il faut préparer la mise en applicationde développement des emplois précaires RMA et « contrats d’avenir ».que doivent occuper, contraints et forcés, les RMIstes. Elle est expliquée ci-contre.

Nous n’acceptons aucune suspension ou radiation de RMI :

Monsieur MERCIER a dû reculer : une deuxième convocation, envoyée directement par le Service Insertion du Conseil Général est actuellement envoyée - pas en recommandé cette fois. Elle laisse 15 jours aux destinataires pour prendre contact avec le Conseil Général, et se « mettre en règle ». Que se passera-t-il pour celles et ceux qui n’auront pas répondu. Théoriquement, leurs coordonnées seront communiquées à leur CLI locale pour que celle-ci les convoque officiellement et leur demande de s’expliquer (en effet, seule la CLI locale a le pouvoir légal de demander la suspension ou la radiation ).

Nous nous proposons donc :

- de faire le tour de toutes les CLI, en leur demandant d’avoir le courage de refuser de communiquer le moindre nom au Conseil Général .

NOUS REFUSONS QU’UNE PERSONNE DÉJÀ ENFONCÉE DANS LA GRANDE PRÉCARITÉ SE VOIT PRIVÉE DE TOUT REVENU.

- d’accompagner toute personne menacée dans ses démarches, en particulier auprès de la CLI, et d’intervenir par tous les moyens, juridiques ou autres, pour qu’une éventuelle « sanction » prise soit levée.


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