Coordination Nationale des Universités

Déclaration du 25 Janvier 2010
mardi 26 janvier 2010

Le 25 janvier, à Paris, la Coordination Nationale des Universités a confirmé sa demande d’abrogation de la Loi n°2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) et du Pacte pour la Recherche

Déclaration finale sur la situation de l’Université et de la Recherche

Réunis ce 25 janvier 2010 en Coordination Nationale, nous, enseignants, chercheurs, personnels administratifs, techniciens, bibliothécaires et étudiants dénonçons la politique de l’enseignement supérieur et de la recherche que mène l’actuel gouvernement.

Nous dénonçons les effets d’annonces budgétaires et financières alors que, de 1998 à 2008 la France est passée du 3ème au 6ème rang européen pour l’intensité en Recherche et Développement, et que pour celle des crédits budgétaires publics, elle est passée de la 1ère place en 1996 à la 7ème en 2007.

Nous dénonçons la casse du statut de la fonction publique de 1946 qui se traduit par la suppression massive dans l’enseignement et la recherche des emplois de titulaires, remplacés par des emplois précaires. Si nous avons fait reculer le gouvernement pour la suppression de postes prévue en 2010, rien n’est acquis pour le futur et, de toutes façons, sans création nette d’emplois, la recherche et l’université françaises reculeront par rapport aux autres grands pays.

Nous dénonçons la Loi LRU, la présidentialisation des universités, les compétences élargies, la réforme du statut des enseignants, la mastérisation, la réforme du CNRS, les modes de fonctionnement et d’intervention de l’AERES et de l’ANR, l’évaluation permanente et la différenciation salariale. Il s’agit de réformes menées sans concertation, dans la précipitation, dont la mise en œuvre accélérée et simultanée perturbe les établissements et décourage tous les personnels.

Nous dénonçons la façon dont le gouvernement prétend œuvrer pour l’autonomie des universités alors qu’il entend en fait contrôler la mise en place des PRES, la création de campus, la réorganisation immobilière des universités parisiennes, et la carte des diplômes et de la recherche via les habilitations de diplômes et de laboratoires.

Nous dénonçons la mise en place d’un système universitaire à deux vitesses, cherchant à distinguer toujours et à tous les niveaux une excellence sur laquelle se polarisent les moyens et le reste dont la pérennité semble compromise. S’ajoutant aux réformes évoquées et à la mise en concurrence généralisée de tous les personnels et des établissements, cette stratégie signe la fin du service public et d’une certaine conception de l’aménagement du territoire.

Nous dénonçons une politique de désinformation, et plus précisément l’accent mis sur les classements défavorables à la recherche française (Shangaï), qui servent de prétextes aux réformes évoquées, et le silence sur ceux qui lui sont favorables, comme le classement de Scimago qui place le CNRS à la première place mondiale des institutions de recherche, l’INSERM 10ème, le CEA 54ème et l’université Pierre et Marie Curie 76ème devant beaucoup de grandes universités américaines.

Nous dénonçons une politique qui prétend faire payer la crise aux seuls salariés dans le secteur public comme le secteur privé, tout en exigeant des contribuables le financement budgétaire massif des banques et des grands groupes privés. Cette politique n’affiche 28des objectifs ambitieux que pour mieux tromper l’opinion et détourner l’attention de ses pratiques réelles.

Nous dénonçons finalement une politique dont le principal défaut est que les principes réels qui la guident et toutes ses conséquences pour l’enseignement supérieur, la recherche, l’emploi, la formation des jeunes depuis le primaire jusqu’au supérieur, l’égalité des chances et les équilibres territoriaux n’ont jamais été explicitées et réellement discutées publiquement, notamment par la représentation nationale, c’est-à-dire par le Parlement.

Le Processus de Bologne lancé en 1998 au sein du Conseil de l’Europe, et la stratégie de Lisbonne adoptée en 2000 par l’Union Européenne, ont institutionnalisé la notion de « grand marché » de la connaissance, de l’éducation et de la recherche. La transformation de la connaissance en marchandise exclut les notions d’un enseignement accessible à tous et d’une recherche au service de l’intérêt général.

Vu la gravité de la situation actuelle, la Coordination Nationale des Universités considère qu’une remise en question globale de la politique des années récentes est devenue une nécessité urgente. Elle confirme sa demande d’abrogation de la Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) et du Pacte pour la Recherche.

La Coordination exige :

- le retrait des décrets promulgués depuis le printemps 2009 concernant l’enseignement supérieur, le statut des enseignants-chercheurs et la formation des enseignants ;

- l’abrogation de la loi « relative à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique » et l’arrêt des suppressions programmées de postes de fonctionnaires ;

- la fin de la précarité dans la recherche et l’éducation, avec des créations de postes de fonctionnaires liés aux besoins réels et des budgets correspondant à ces besoins, ainsi qu’une actualisation acceptable des rémunérations des agents et des bourses des étudiants ;

- le retrait de l’actuel contrat d’objectifs 2009-2013 du CNRS, et le maintien du statut des unités mixtes de recherche ;

- une révision globale de la Loi Organique Relative aux Lois de Finances (LOLF) d’août 2001 et de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) qui lui a fait suite.

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2204


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