Colonisation positive ?!

Pour que l’Histoire ne se mette pas au service de l’idéologie coloniale
mercredi 30 novembre 2005

Alors que la droite persiste et signe, dans le contexte de cet état d’urgence qui sent à plein nez l’esprit colonial et le racisme, des historiens demandent toujours l’abrogation de la loi du 23 février 2005, qui tend à masquer les zones d’ombres de la réalité coloniale.

La loi du 23 février 2005 "portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés" a des implications sur l’exercice de notre métier et engage les aspects pédagogiques, scientifiques et civiques de notre discipline.
Son article 4 dispose : "Les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite. Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit."

Il faut abroger d’urgence cette loi,
- parce qu’elle impose une histoire officielle, contraire à la neutralité scolaire et au respect de la liberté de pensée qui sont au coeur de la laïcité.
- parce que, en ne retenant que le "rôle positif" de la colonisation, elle impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu’au génocide, sur l’esclavage, sur le racisme hérité de ce passé.
- parce qu’elle légalise un communautarisme nationaliste suscitant en réaction le communautarisme de groupes ainsi interdits de tout passé.

Les historiens ont une responsabilité particulière pour promouvoir des recherches et un enseignement
- qui confèrent à la colonisation et à l’immigration, à la pluralité qui en résulte, toute leur place.
- qui, par un travail en commun, par une confrontation entre les historiens des sociétés impliquées rendent compte de la complexité de ces phénomènes.
- qui s’assignent pour tâche l’explication des processus tendant vers un monde à la fois de plus en plus unifié et divisé.

Claude Liauzu, professeur émérite à l’université Denis Diderot-Paris 7 ; Gilbert Meynier, professeur émérite à l’université de Nancy ; Gérard Noiriel, directeur d1études à l’EHESS ; Frédéric Régent, professeur à l’université des Antilles et de Guyane ; Trinh Van Thao, professeur à l’université d’Aix-en-Provence ; Lucette Valensi, directrice d’études à l’EHESS.


Un appel a la désobéissance civile : "je n’enseignerai pas le bon temps des colonies" a été lancé par des enseignant-e-s de Drancy : c’est la meilleure réponse possible.


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