Appel des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche contre le CPE

lundi 13 mars 2006

Appel des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche contre
le CPE

Messieurs les Présidents et Directeurs d’établissement d’enseignement
supérieur de Lyon,

En septembre 2005, Dominique de Villepin imposait le CNE (Contrat Nouvelle
Embauche), pour les entreprises de moins de 20 salariés. Aujourd’hui, c’est
le Contrat Première Embauche (CPE), pour les jeunes de moins de 26 ans,
dans toutes les entreprises.

La mesure phare du CPE, comme du CNE, c’est l’instauration de la période
d’essai de deux ans après l’embauche. Deux ans de période d’essai c’est
deux ans sans droits, deux ans à être soumis aux moindres caprices du
patronat sous peine de licenciement. Confirmant ces craintes, les premières
plaintes de salariés embauchés en CNE et licenciés arrivent aux
prud’hommes. Des salariés qui réclamaient le paiement d’heures
supplémentaires, d’autres malades, des femmes enceintes. Tous remerciés
sans justification, ils contestent aujourd’hui leur licenciement !

Le CPE impose donc une plus grande flexibilité (comment refuser des heures
supplémentaires ?), une impossibilité de faire des projets à long terme
(pas de garanties pour se loger) et tout simplement la perte du droit de
revendiquer ! Le CPE est donc une véritable attaque contre le code du
travail et en particulier contre le CDI.

Au-delà du CPE, la « loi pour l’égalité des chances » introduit de
nombreuses autres mesures de régression sociale. Ce texte officialise l’« 
apprentissage junior » dès 14 ans avec l’objectif fixé de 500 000
apprentis. Autre mesure, le « contrat de responsabilité parentale » prétend
lutter contre l’absentéisme scolaire et « les troubles portés au
fonctionnement des établissements scolaires » par le fichage des familles
en difficulté, et le cas échéant par la suppression et la mise sous tutelle
de leurs allocations.

Toujours dans la même logique de précarisation, le « pacte de la
recherche », vient d’être adopté par le Sénat dans l’indifférence générale
alors qu’il ne va qu’aggraver la réduction des investissements publics et
la généralisation de la précarité.

En tant que personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, nous
sommes indignés par les mesures successives du gouvernement qui visent à
généraliser la précarité et à réduire le caractère indépendant, non-
marchand et l’utilité collective de l’enseignement et de la recherche. Nous
refusons de participer à la formation de futurs précaires.

Nous sommes donc solidaires de toutes les actions non violentes menées dans
les différentes universités et appelons à toutes les formes d’action visant
au retrait du CPE, mais aussi du CNE, du pacte de la recherche et de la loi
pour l’égalité des chances : manifestations, grèves, blocage, occupation et
débats, coordination des luttes, etc.

Sept présidents et doyens d’université ont fait savoir leur solidarité avec
leurs étudiants et demandent la suspension immédiate du CPE. Nous vous
demandons de refuser aussi cette logique de précarisation en soutenant
toutes les initiatives locales. Nous demandons aussi aux présidents
d’université de défendre le retrait du CPE lors de la prochaine conférence
des présidents d’université, qui se réunit à Nantes à partir du mercredi 15
mars.

Nous vous prions de croire, Messieurs les Présidents et Directeurs
d’établissement d’enseignement supérieur, à notre détermination pour lutter
contre ces mesures antisociales.

Signataires : Fabien Perrin (MCU, Lyon 1), Thomas Blossier (MCU, Lyon 1),
Jérémie Detrey (Doctorant, ENS Lyon), Nicolas Grimault (CR1, CNRS), Magali
Martin Cherri (Doctorante et vacataire, Lyon 1), Pierrick Corbaz
(Contractuel, Lyon 2), Alexandra Veyrac (ATER, Lyon 1), Marie-Angélique
Languille (Monitrice, Lyon 1), Olivier Gandrillon (CR1, CNRS), Magali
Busquet (IR, INSA), Serge Gardien (IE, CNRS), Véronique Gilet (IE, MAEVA
Lyon 2), Guillaume Beslon (MCU, INSA), Bernadette JOUGUET (IE2, CNRS),
Michèle PUTOIS (Technicienne), Dominique Babaud (Technicien, INSA), Bernard
Sandie (Doctorante, Lyon 1), Nicolas Lechopier (ATER, Lyon 1), Bertrand Remy (PR, Lyon 1), Pierre
Crepel (CR, CNRS), Etienne Boursey (PR, Lyon 1), Thierry Dumont (IR,
Institut Camille Jordan - Lyon 1), Olivier Mazet (MCU, INSA), Stéphane BRES
(MCU, INSA), Pierre Bousquet (Doctorant, Lyon 1), Elisabeth Zupancic
(Contractuelle, Lyon 1), Gisèle Ollinet (Adjointe administrative, Lyon 1),
Nicolas Chevrot (Doctorant, Lyon 1), Pierre Bonnet (MCU, INSA Lyon), Daniel
Sondaz (MCU, Lyon 1), Bernard Teissier (IE, ENS LSH), Samy Barkat (ATER,
Lyon 1), Etienne Gaudrain (Doctorant, Lyon 1), Alain Castera (IR, Lyon 1),
Monique Gaffier (Technicienne, Lyon 1), Pierre Clément (MCU, Lyon 1),
Hélène Parenty (PRAG, INSA), Alexis Tchoudjem (MCU, Lyon 1), Barbara
Tillmann (CR1, CNRS), Jérôme Briolay (IE, Lyon1).

Organisations syndicales locales signataires : CNT FTE section Supérieur &
Recherche, Sud Education, Sud Recherche EPST, SNCS-FSU, SNESUP-FSU, SNTRS-
CGT, FERCsup-CGT.


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